Actuellement, en France voire en Europe, une peur des migrants, des gens venant ailleurs imprègne les cœurs de beaucoup. Pourtant, nous sommes tous des migrants. Ainsi Yersin et son histoire. Qui est Yersin ? Un scientifique, un aventurier, un amoureux de la vie ?
Né à Lavaux (le 22 septembre 1863 - Suisse), lycéen à Lausanne, Alexandre Yersin fait à Marburg en 1884 sa première année d'études médicales, qu'il préfère poursuivre à Paris.
En 1885, il entre à l'Hôtel-Dieu dans le service de Cornil, puis devient en 1887 externe à l'hôpital des Enfants-Malades et soutient en 1888 sa thèse sur le développement du tubercule expérimental, devenu classique sous le nom de « tuberculose type Yersin ». En 1889, il est naturalisé français.
En 1891, il va au Vietnam, et s’installe dans un petit port de la côte vietnamienne.
Dans ce pays asiatique, en 1895, il fonde l'Institut Pasteur de Nha Trang qui est un centre de recherche spécialisé dans les maladies tropicales.
En 1902, il participe à la création de l'École de médecine de l'Indochine (prédécesseur de la Faculté de médecine de Hanoi). Il en sera le premier doyen.
Sur place, Alexandre Yersin se consacre à la population locale et n'hésite pas à soigner les plus démunis comme devrait le faire tout honnête médecin avec le serment d'Hippocrate.
Barrière d'accès de la route qui monte au chalet du Hon Ba. Yersin a voulu construire cette route « pour acclimater la pomme de terre, la fraise et la framboise. Haricots verts et laitue. Betteraves et carottes. » Patrick Deville (https://www.facebook.com/prefasse)
Durant ses 50 ans en Indochine, il se fait aimer par ce peuple asiatique en contribuant au développement du pays. Le mot « tonton Năm Yersin » utilisé par les vietnamiens montre un respect plein de tendresse envers cet européen qui l’aide à être debout…
Bien plus tard, à travers une émission télévisée, réalisée par Pierre-François en 2003, on a compris que la découverte scientifique de A. Yersin a contribué grandement à la célébrité de l’institut Pasteur.
Dans le livre « Peste et choléra » publiée en 2012, Patrick Deville qui a suivi les traces de Alexandre Yersin autour du monde, a écrit : « parmi les jeunes chercheurs qui ont constitué la première équipe de l’Institut Pasteur créé en 1887, Alexandre Yersin aura mené la vie la plus mouvementée. Très vite il part en Asie, se fait marin, puis explorateur. Découvreur à Hong Kong, en 1894, du bacille de la peste, il s’installe en Indochine, à Nha Trang, loin du brouhaha des guerres, et multiplie les observations scientifiques, développe la culture de l’hévéa et de l’arbre à quinquina. Il meurt en 1943 au Vietnam pendant l’occupation japonaise. »
Alexandre Yersin fait partie des rares français dont le Vietnam actuel honore encore la mémoire.
Merci à Alexandre Yersin, merci à tous ceux qui osent vivre pour aimer et servir l’humanité, en quittant leur pays et en se faisant pleinement citoyens du pays où ils résident.
Kim-Liên T.
Nb : L’art d’écrire de Hoàng Kim sur Yersin en ma langue maternelle m’a amenée à faire cet article. Un grand merci à Hoàng Kim.
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