Tu peux me dire qui tu es ? Moi, oh, je suis commercial, je bosse chez Orange, je suis retraité. Et lui ? Lui, il bosse aux impôts, c’est le patron. Beuh. Même qu’il s’en tape, des gilets jaunes ! Mais encore ? Il est plein de fric, c’est un gros « bourge » même s’il est petit. Parait qu’il s’appelle Zachée… L’évangile commence ainsi. On se regarde, on se définit par ce qu’on fait, ce qui saute aux apparences, aux émotions. La suite continue sur ce registre : il veut « voir Jésus ». Voir qui il est, comme un spectateur à l’arrivée du tour de France, on dirait, Jésus va peut-être gagner. Pour ça, on peut quitter son boulot un instant, et même monter sur un arbre pour mieux voir. Il voulait peut-être savoir ce que Jésus allait dire sur la PMA-pour-toutes et sur la GPA… Que cherchait-il vraiment ?
La suite allait le prendre par surprise, entièrement. Il cherchait quelqu’un qui l’ouvre à ce qu’il est d’abord et avant tout, en vérité : un enfant d’Abraham, un enfant bien-aimé de Dieu, un être humain qui reçoit et donne la soif du Bien-aimé pour les siens. Même à celles et ceux qui ne voyaient en lui qu’une façade, les bons, moi peut-être, à récriminer « Jésus est allé loger chez un pécheur ». En fait le Christ aime trop la vie et a trop soif de la rendre à son Père et aux hommes. C’est ce qui le perdra. C’est ce qui le rend éternel. Il a osé montrer sa soif à Zachée devant nous. … « Maître qui aime les vivants et tout ce qui existe, tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent ; tu reprends ceux qui tombent ; tu épargnes tous les êtres, parce qu’ils sont à toi ». La Sagesse l’avait pourtant dit. Il reste à l’accueillir, à le vivre…
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Sg 11, 22 – 12, 2 ; Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14 ; 2 Th 1, 11 – 2, 2 ; Lc 19, 1-10