Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


30e dimanche ordinaire, année B - Aujourd’hui je t’ai engendré

Publié par Père Olivier de Framond sur 27 Octobre 2018, 12:35pm

Catégories : #2017_framond

Pousser des cris de joie, c’est étonnant alors qu’ils sont exilés ! A qui s’adresse-t-il d’ailleurs, notre Jérémie ? A des petits groupes de dispersés, d’éparpillés ! A un peuple boiteux et aveugle. Et il leur dit « poussez des cris de joie » ! Ils sont éclatés, comme les disciples aux jours de la Passion. Déjà la diaspora, signe du Diviseur, annonce une Eglise, signe de Pâques. Je les rassemble, tous ces infirmes en pleurs, comme Pierre à la Passion. Je les mène vers l’eau vive, comme les amis verrouillés de Pâques qui repartent à la pêche. Les jeunes de nos pays ressentent peut-être plus l’exil, et pourtant aux JMJ ils découvrent qu’ils sont ce corps rassemblé par leur Berger. Ils découvrent le seul grand prêtre, le Christ, celui qui a entendu du Père au Jourdain : « Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui je t’ai engendré ». Et au Golgotha, il le reçoit de nouveau. Vraiment celui-ci est Fils de Dieu, dira un centurion. A l’eucharistie, nous sommes convoqués par l’offrande du Christ, à entendre avec lui cette parole divine : « tu es mon Fils, moi aujourd’hui je t’ai engendré. Là, le boiteux et l’aveugle sont rassemblés ; c’est là que le Peuple de Dieu trouve le Père et l’eau vive.
Bartimée l’aveugle va retrouver la vue et suivre Jésus. Lui aussi est de ce peuple que le Pasteur rassemble. Lui aussi entend le Père lui dire : « tu es mon fils, aujourd’hui je t’ai engendré ». La foule n’avait pas vu en lui un fils de Dieu. Elle-même était aveugle. Il a fallu la foi, le cri de Bartimée, et la pause du Fils de Dieu, Jésus, pour qu’elle soit retournée et voie. Le boiteux et l’aveugle, je les rassemble, dit Dieu. L’Eglise est ce Peuple des engendrés du Père, que je peux rabrouer, ne pas reconnaître et appeler à la fois : « Confiance, lève-toi, il t’appelle ».
Une Bonne Nouvelle est brise légère, elle ne fait pas de bruit, elle éveille une attention, elle suscite une conversion, un changement de regard. Jésus, même aujourd’hui parti chez le Père, continue de sortir, dans nos exils, dans nos aveuglements. Et il est encore des Bartimée qui osent un cri, une joie de vivre, et Dieu leur donne d’aller là où leurs pas les mènent : la suite du Christ, avec le Peuple de Dieu. Cette semaine j’ai vu notre humanité de boiteux et d’aveugles, nés dans des familles heureuses, certains, cabossées ou fracassées, pour d’autres, des enfances bonnes ou douloureuses, parfois en mal de vivre. Ils sont venus. Dans les larmes et les cris, certains. Mais ils sont venus. Ils étaient debout. Et le Seigneur leur a donné d’entendre : « tu es mon fils, ma fille, moi aujourd’hui je t’ai engendré ». Le Christ nous conduit aux eaux de l’action de grâce.

Père Olivier de Framond

Jr 31, 7-9 ; Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6 ; He 5, 1-6 : Mc 10, 46b-52

 

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