Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


1er dimanche de carême – « Aussitôt l’Esprit le pousse au désert »

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 20 Février 2021, 22:25pm

Catégories : #2017_framond

Baptême et tentation du Christ au désert sont en fait un seul événement. Honnêtement, ces Paroles m’ont mis au désert. Qu’entendre ? Un mystère épais ! … Un plongeon déclenche tout. Noé le fait sur une arche, avec le petit reste de la création animale. Jésus, au milieu d’une foule parmi laquelle il descend. La source de cette descente se révèle : une voix, une colombe ; un Père penché vers son Fils bien-aimé, un Esprit de paix qui relie l’un et l’autre. On dirait une danse à 3 au milieu des hommes. La danse n’est pas finie. Elle continue au désert. L’Esprit y pousse le Fils.

Le désert vous évoque quoi ? Pas que du négatif : c’est un lieu qui fait revenir à l’essentiel. Vous avez peut-être vécu des « journées désert » en silence, sortes de récollection. Et les gens de la ville aiment aller respirer l’air des campagnes, parfois pour se shooter au ski, mais parfois aussi pour se poser, se ressourcer. Mais on n’aime pas au désert son côté « solitude, ruminations imaginaires stériles, tentation de repli ». La voix du Père, le vol consolant de l’Esprit, je ne les sens plus. Je me rappelle Adrien, 12 ans, après un camp scout « ski et solidarité ». Le retour à la maison fut une épreuve, tellement il était plein de ce qu’il avait goûté là-bas, comme une joie de la danse trinitaire. Et plus rien. Pleurs, désolation, ruminations… Le baptême entraîne au désert. Jésus, lui, étonnamment, a tenu, « parmi des bêtes sauvages », des anges le servaient. Qu’est-ce qui le faisait tenir ? Je crois qu’Il était tourné non pas vers ses émotions, mais seulement vers le maître de la danse qui l’avait fait descendre au milieu des pécheurs. D’ailleurs à la fin de la journée qu’il va passer en Galilée, à appeler, enseigner, guérir et délier, il se retire « dans un endroit désert », pour prier. Les anges, c’est discret, on les remarque à peine, ce n’est pas la présence du Père prodigue et de l’Esprit consolateur, c’est « la grâce qui suffit » au désert.

En descendant parmi les foules, Dieu descendait dans nos aveuglements, nos soifs, nos nuits. En étant poussé au désert, Dieu désire nous apprendre en fait la fidélité au Maître de la vie. Vous vous rappelez l’oraison d’entrée ? Elle faisait demander la connaissance de Jésus-Christ, et la grâce de la fidélité. Peut-être est-ce à cela que ce carême nous invite. Alors nous entrerons vraiment dans la danse de Dieu.

Olivier de Framond

Gn 9, 8-15 ; Ps 24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9 ; 1 P 3, 18-22 ; Mc 1, 12-15

 

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