Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


1er dimanche de l’Avent : « tenez-vous prêts »

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 29 Novembre 2019, 20:04pm

Catégories : #2017_framond

Le Fils de l’Homme vient comme un déluge, un voleur, un éclair de salut à saisir. Etonnant, non ? Dans les trois cas, une chose est nécessaire : se tenir prêt. Prêt à partir sur une arche, prêt à recevoir un voleur, prêt à sauter dans un train-éclair qui passe. Des pêcheurs l’ont vécu au lac de Tibériade, laissant leur père et les ouvriers dans la barque. « On a tout quitté pour toi », s’exclamera Pierre quand suivre le Christ commence à se corser. A la Passion, les « veillez et priez » fleuriront, qui trouvent des disciples fanés.

L’Avent vient nous sortir de notre sommeil. Vers quoi, vers qui, sommes-nous tournés ? Se lever c’est quand le jour arrive. Et le seul jour qui soit, c’est le jour du Seigneur. Ce jour est notre naissance. « Notre naissance est toujours devant, pas derrière », dit un frère. Avant, c’est le temps de la nuit. On peut manger et boire, prendre femme ou mari, et rester dans une nuit sans le voir. Le jour tout proche, le salut, c’est quand nous serons devant Dieu tel qu’il est, et devant les hommes tels qu’ils sont, ensemble, sans masque ni défense, réunis par la lumière du Fils de l’Homme. Des déluges, des nuits, il y en a de toutes sortes. Ça peut être une activité qui baisse, avec pour effet une baisse d’élan même à la maison. C’est pour entendre qu’il « ne dépend pas de nous de faire naître élan ou consolation », dit Ignace. « Tout est don et grâce de Dieu ». Se tenir prêt, accueillir le jour, se lever, c’est ça. Sinon je resterai dans la honte que « les affaires ne marchent plus comme avant ». Recevoir ce « déluge », alors le cœur sera léger.

Syméon l’a vu, la venue du Seigneur révèle les cœurs, les intentions. Elle sépare les cœurs tournés vers l’autre, la vie d’un peuple, Dieu, des cœurs centrés sur eux, vivants mais pas encore nés. Je peux être champion à prévoir l’évolution des marchés, des prix, des portes qui vont s’ouvrir ou se fermer … et oublier l’Essentiel : la venue du Fils de l’Homme. Il vient à l’improviste. Il est peut-être déjà entré en fait. L’Avent vient nous tourner vers notre naissance. Il nous fait éprouver la nuit, pour guetter le jour, où beuverie, luxure, rivalité, jalousie, n’ont plus de place. L’Avent nous invite à marcher à la lumière du Seigneur, une étoile, une lueur, aube nouvelle, débarrassés des ombres de nous-mêmes. Quelle joie quand on m’a dit : « nous irons à la maison du Seigneur » ! Ce n’est pas toujours ce que disent certains ados quand les parents les convient à la messe. Ça vient quand ils découvrent en eux une maison du Seigneur. Leurs épées deviendront des socs, et leurs lances, des faucilles. Qu’il nous soit donné le goût et le désir de préparer la terre et d’espérer les fruits du jour du Fils de l’Homme.

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Is 2, 1-5 ; Ps 121 (122), 1-2, 3-4ab, 4cd-5, 6-7, 8-9 ; Rm 13, 11-14a ; Mt 24, 37-44

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