L’Ascension, la fin d’une aventure unique, le comprendre vraiment pour en vivre, pour vivre de là. La liturgie dans sa dynamique annuelle nous y ramène sans cesse mais nous avons à percevoir que nous ne revenons, en fait, que sur celui qui s’est fait chemin par sa vie, sa vie du Fils devenu homme, retournant à son Père, toute sa vie nous conduit ainsi au Père, chemin vivant et chemin qui ne change pas mais donne de passer… qui demeure ainsi en attente et en passage… chemin figé, offert, disponible…
Il est là, Jésus, chemin vivant dans l’attente qui permet notre devenir, tout comme le Père qui depuis toujours est en attente, offrant le temps de notre devenir un peu comme le père du prodigue, Il se donne dans ce passage qui demeure… Il est comme le dit les Hébreux ‘chemin vivant’. En sa vie vécue et offerte, se trouve ce dont nous avons besoin pour notre propre devenir, notre propre assimilation au devenir global, il est passage, passage vivant, vivant passage… qui nous donne nous aussi de devenir passage pour nos frères et sœurs dans l’attente du dernier jour… celui de la louange éternelle…
L’Ascension, la fin d’une aventure oui, celle de Jésus, Dieu fait homme, et une nouvelle aventure, qui commence pour nous, pour chacun de nous, marquée par son caractère irrémédiablement unique… Nous sommes pris dans un devenir global et sans retour.
Les bras du Christ de Janeiro nous prennent tous en lui, toutes ces petites lumières représentant chacune de nos vies, pour passer par Lui et en Lui à la louange éternelle… Un jour, le denier jour se lèvera, la lumière brillera pour ne jamais s’éteindre… Voilà notre unique espérance. Voilà ce que nous attendons…
He 9, 24-28 ; 10, 19-23 Le Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, figure du sanctuaire véritable ; il est entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu. Il n’a pas à s’offrir lui-même plusieurs fois, comme le grand prêtre qui, tous les ans, entrait dans le sanctuaire en offrant un sang qui n’était pas le sien ; car alors, le Christ aurait dû plusieurs fois souffrir la Passion depuis la fondation du monde. Mais en fait, c’est une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour détruire le péché par son sacrifice. Et, comme le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés, ainsi le Christ s’est-il offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude ; il apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent.
Frères, c’est avec assurance que nous pouvons entrer dans le véritable sanctuaire grâce au sang de Jésus : nous avons là un chemin nouveau et vivant qu’il a inauguré en franchissant le rideau du Sanctuaire ; or, ce rideau est sa chair. Et nous avons le prêtre par excellence celui qui est établi sur la maison de Dieu. Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi, le cœur purifié de ce qui souille notre conscience, le corps lavé par une eau pure. Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis.
Père Jean-Luc Fabre
[Source image : http://www.sedifop.com/wp-content/uploads/2015/10/Christ-Rédempteur-Rio-de-Janeiro-de-nuit.jpg]