2e lecture de la messe du 5e dimanche de Carême
Cette parole de l’Apôtre nous rejoint au moment où le Carême prend une nouvelle direction, ou plus exactement révèle la raison profonde de notre mise en route, du travail opéré sur soi auquel nous avions été et nous sommes invités : la « connaissance du Christ Jésus ».
L’apôtre, dans le déploiement de sa vie, réalise que la connaissance de Jésus-Christ, la vie en relation avec Lui sont le tout de sa vie : sa justice, son orient, son bonheur…
Il découvre qu’il lui faut connaître, expérimenter, éprouver en tout le Seigneur dans son abaissement et dans sa remontée, dans sa mort et dans sa résurrection. A travers cela, Paul peut adhérer au mystère de la Vie, être incorporé en Lui, son Seigneur…
C’est parce qu’il s’éprouve porté, dynamisé par la force de la résurrection du Seigneur, qu’il désire alors le connaître en tout, y compris dans les souffrances de sa Passion… Il y a une profonde logique, éprouver la force de sa résurrection pour ensuite entrer dans le mouvement d’offrande pour les autres hommes que Dieu aime, et, par là, découvrir l’œuvre de cet amour plus fort que la mort en nous.
Paul découvre combien le sens de la vie est dans la foi, foi qui donne d’accéder à la plénitude de la relation avec le Seigneur, donne d’entrer dans le dynamisme de la révélation du Seigneur… Paul est dans cette dynamique vivante, il court, il avance, il accepte de tout perdre pour continuer d’avancer sur cette ligne…
La vie se donne, il la reçoit et la retourne. Il vit d’une vie qui l’incorpore…
Cette promesse est offerte à tous ! Paul nous invite comme il a invité les premiers chrétiens à nous laisser saisir. Cette promesse, cet appel peuvent accompagner nos derniers jours de Carême. Laissons nous habiter comme Paul par ce dynamisme de Vie qui nous vient du Seigneur, formons en nous le désir d’être en tout avec Lui…
Philippiens 3, 8-14 Frères, tous les avantages que j'avais autrefois, je les considère maintenant comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j'ai tout perdu ; je considère tout comme des balayures, en vue d'un seul avantage, le Christ, en qui Dieu me reconnaîtra comme juste. Cette justice ne vient pas de moi-même — c'est-à-dire de mon obéissance à la loi de Moïse — mais de la foi au Christ : c'est la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. Il s'agit de connaître le Christ, d'éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en moi sa mort, dans l'espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d'entre les morts. Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore au bout, mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, je ne pense pas l'avoir déjà saisi. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l'avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.
père Jean-Luc Fabre