Tous les jours sur les ondes sont diffusées des informations catastrophiques : séismes, inondations,
tsunamis, faim dans le monde, et nous entendons aussi des réactions de beaucoup d’hommes qui se posent la question: Si Dieu existe, que fait-il ? Où est-il ?
Telle est, aussi la question que Dieu posa, quand il cherchât l’homme et la femme en Eden, juste après
qu’ils eurent goûté au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ge 3 8-9 « Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin, à la brise du
jour, et l’homme et la femme se cachèrent devant Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin. Yahvé Dieu appela l’homme : où es-tu ? »
Le mot « tu » est utilisé, ici pour la deuxième fois dans la bible. La première fois c’est
en Ge 2-16 et 17 : « Et Yahvé Dieu fit à l’homme ce commandement : Tu peux manger de tous les arbres du jardin, mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne
mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras ». Juste après ce commandement, le Verset 18 nous apprend une modification de la création initiale « Yahvé Dieu
dit: « il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie. » Dieu constate que pour l’homme, être seul, ce n’est pas bon. Alors,
Dieu crée la relation, mais juste avant de le faire, Il y met une protection, Il pose l’interdit: ne pas manger du fruit de l’arbre.
Vous ne trouvez pas qu’il a quelque chose de bizarre : l’homme et la femme ont transgressé le commandement et
ils ne sont pas morts le jour même, comme promis. Par contre, le serpent leur avait dit : mais non, vous ne mourrez pas ! Le serpent aurait-il eu raison et Dieu serait-il un
menteur ? Dieu ne tiendrait-il pas ses promesses ? Pour nous, cela est inconcevable, donc ce texte est à interpréter autrement que ce que la tradition nous a transmis et nous devons sûrement
lire ce passage différemment pour rendre à Dieu et au serpent ce qui leur reviennent. Si l’homme et la femme ne sont pas morts, qui est mort ? Et bien la réponse est écrite en
toute lettre : « tu mourras » : TU ! C’est TU qui est mort ! D’ailleurs, c’est bien la question que pose Dieu lorsqu’il se promène dans le jardin, après le
repas fatal: Où est « TU » ? l’homme et la femme étaient là, bien vivants et se cachaient, mais « TU » n’y était plus : c’est la relation qui mourut ce jour-là. La
relation prévue par Dieu avait disparue, mangée par l’homme.
Manger au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, c’est tuer la relation.
Chaque fois que nous portons un jugement sur autrui, chaque fois que nous croyons savoir chez lui ce qui est bien
et ce qui est mal, chaque fois que nous posons sur lui une étiquette, nous mangeons la relation, nous tuons la vérité de l’autre. Chaque fois que nous nous racontons une histoire, toujours pour
de bonnes raisons: (oui mais il va pas comprendre… oui mais qu’est ce qu’il va penser ?...) nous trahissons la vérité et nous tuons la relation que Dieu voudrait que nous ayons ensemble.
Après, nous éprouvons, nous aussi, le besoin de nous dissimuler et nous disposons des écrans pour cacher notre nudité : nous nous cachons derrière une fonction, une hiérarchie, un métier,
l’âge, le plus fort, le plus riche ….
Dieu a voulu et créé la relation, assortie de son commandement : ne pas manger la relation. Toute la bible ne
fait que nous redire la même chose avec moult détails et pourtant on pourrait penser que nous n’avons toujours, rien compris, que nous continuons nos petits arrangements avec la vérité pour
embellir notre quotidien, au risque de perdre notre relation divine. Il nous faut, des Saint François d’Assise ou plus proche de nous, des Sœur Emmanuelle qui tutoyait tout le monde et ne
s’encombrait pas de fioritures, et bien sûr le Christ pour nous montrer le chemin et restaurer la relation.
Où es-tu ? Dieu pose encore aujourd’hui la question à chacun de nous. Pour Lui répondre, regardons quel type
de relations nous avons avec tous nos prochains: écrans ou vérité ? Acceptons-nous de voir dans nos relations à tout autre, le reflet de notre relation à Dieu. A nous, donc de trouver les
réponses personnelles pour vivre nos relations sans tuer le projet de Dieu. Peut-être pour nous aider, nous faut-il inverser la question : Mon Dieu, je sais que tu existes mais où t’ai-je
mis dans ma vie ? Où es-tu ?
Michel
D
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