Depuis quelques jours, il pleut souvent et j’entends dire ici ou là : « il fait mauvais ». Cela me rappelle mon papa
qui, au contraire, lorsqu’il pleuvait, se réjouissait pour son jardin et rendait grâce pour ce temps salvateur, très bénéfique pour toute la nature. Et cela me rappelle aussi Notre Papa du ciel
qui au soir de chaque jour de la Création, faisait sa relecture et pouvait conclure: « Que c’est bon ! ».
Qui sommes-nous donc, pour pouvoir dire « il fait mauvais ! » alors que cela est bon pour la terre ? Qui sommes-nous donc pour dire mauvais, un jour que fit le Seigneur ? Quel recul prenons-nous pour nous exprimer ainsi, en ne considérant que notre nombril ? Pourquoi nous exprimons-nous avec des mots qui ne reflètent pas obligatoirement nos pensées profondes ?
Nous vivons aujourd’hui dans un monde en constante accélération où l’on exige de nous, de la réactivité face à l’instant. Nous le voyons bien chez les journalistes du direct, qui au nom du scoop, ne tolèrent absolument pas que leur interviewé puisse différer une réponse ou pire, crime de lèse-journaliste, s’abstienne de répondre. La réactivité n’est pas objective, elle n’est que le réflexe spontané face à des stimuli. Combien de choses par le passé nous sont apparues, sur l’instant, bonnes ou mauvaises et se sont avérées par la suite, le contraire ? Cela me fait penser à une vieille histoire édifiante :
Un vieux paysan chinois avait comme fortune, un peu de terrain, un fils et un cheval. Un matin, il trouva l’enclos vide, son cheval avait sauté la barrière et s’était enfui. Ses voisins vinrent lui dire : « Quel grand malheur » ! Il leur répondit : « Peut-être que oui, peut-être que non ». Quelques semaines passèrent, puis il vit revenir son cheval, suivit d’une horde de chevaux sauvages qui s’installèrent dans l’enclos. Ses voisins accoururent pour lui dire : « Quelle chance ! » Lui, toujours circonspect, dit comme à l’accoutumée « Peut-être que oui, peut-être que non ». Le temps passa et son fils en montant un de ces fougueux chevaux, fit une chute et se cassa la jambe. Aussitôt avertis, ses voisins lui dirent : « Mais qui va t’aider maintenant ? Quel malheur ! » « On verra, c’est peut-être mal, c’est peut-être bien » répondit-il calmement. Peu après, une troupe de mercenaires vient à passer. Ils enrôlèrent de force tous les jeunes hommes du village. Seul resta le fils qui se remettait doucement. On ne revit aucun de ceux qui étaient partis, tous moururent à la guerre. Le vieux paysan vécu ainsi très sereinement, encore de longues années et il mourut tranquillement, sans avoir jamais manifesté de colère, de crainte ou de regret.
En (Jean 15.11) nous pouvons lire : « je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » Le monde et ses événements peuvent, parfois, nous procurer du bon temps, mais jamais ne peuvent nous donner la joie. Le monde nous fait vivre le temps de l’impatience du, « je veux tout, tout de suite », nous vivons à crédit et dans la course à combler le manque, nous ne vivons plus au comptant « content de ce que nous avons! ». Nous vivons dans le temps des bof !, des blasés, des y’faut, des y’a qu’à, du paraître…. Nous faisons de nos ressentis et de nos perceptions une vérité personnelle et nous nous coupons de la Réalité présente,
Observons la nature, des étoiles jusqu’aux animaux, chacun vit à une vitesse différente, mais l’ensemble obéit simplement, depuis les origines, au rythme de Dieu. L’Ecclésiaste dit « il y a un temps pour tout » alors, retrouvons le temps des saisons, de l’enfance, de l’adolescence, de la maturité et de la sagesse, vivons-les chacun en plénitude, en Vérité. Soyons présents au temps de Dieu, au temps des Origines, au temps de l’Esprit qui plane au-dessus des eaux, revenons au « que c’est bon » et la vie redeviendra un cadeau.
Michel D.