Nous avons tous enfouies en nous des
blessures d'amour ou d'amitié. Un jour, une personne à qui on avait donné sa confiance, son amour, son amitié, avec qui on avait partagé et vécu beaucoup de choses, nous a poignardé le coeur. Et
la blessure reste, estompée par le temps, mais toujours là. Au détour d'un chemin la voilà qui ressurgit avec violence. Que faire de cette blessure douloureuse ? Comment l'apaiser ?
Et si nous tournions notre regard vers Jésus et Judas ? Voilà deux hommes qui ont vécu quelques années ensemble très proches l'un de l'autre. Ils ont partagé des moments forts : les miracles de Jésus, les foules qui accourent, l'intimité du petit groupe des apôtres, tout ce qui fait le quotidien. Et voilà que Judas trahit Jésus ! Non seulement celui-ci a été touché en plein coeur par cet acte, mais il en a ensuite souffert dans tout son corps, et de quelle façon.
Au-delà de la trahison bien réelle de Judas, combien d'autres trahisons ont affecté Jésus : celle des apôtres engendrée par la lâcheté, celle de nombres de ses amis lors de sa Passion... Et nous ? Et moi ? Ai-je toujours été fidèle à l'amour du Christ pour moi ? Ne m'est-il pas arrivé parfois, ou même souvent peut être, de lui tourner le dos ? Est-ce que je n'ai pas, moi aussi, causé à Jésus des blessures d'amour et d'amitié ? Lui, par contre, est le Fidèle à l'Amour. Lors de sa Passion il n'a eu aucune parole, aucun geste, aucun regard, manifestant sa colère ou sa haine contre l'un ou l'autre protagoniste. Au contraire, il a posé un regard de miséricorde sur Pierre qui venait de le renier. Un regard qui a bouleversé au plus profond le coeur de Pierre. L'inverse d'une blessure qui fait saigner.
Alors, face à nos propres blessures d'amour ou d'amitié, essayons d'imiter notre frère Jésus. Comme lui, offrons cette douleur au Père dans un grand acte d'amour. Et puis essayons de nous avancer sur le chemin du pardon. A petits pas et dans la discrétion. Nous avons un modèle à suivre....