... La foi ne lui est pas venue facilement. Au départ, il semble que la foi lui ait été plus difficile qu'à d'autres. La cécité l'a
exclu de la communauté humaine et l'a réduit à une grande misère. Rien ne favorise sa foi. Il pourrait s'inventer des espérances fabuleuses, se convaincre de miracles possibles ... Il est trop
réaliste pour croire que l'on puisse rendre la vue à un aveugle.
Il nous faut prendre conscience d'une réalité : la foi n'est pas acquise par nos précédés, elle est donnée par Dieu. Ici, dans la rencontre de Jésus avec cet homme, Jésus a exercé un attrait mystérieux sur lui : le prestige messianique du titre "fils de David" que la rumeur publique avait porté jusqu'à lui. Cet homme ne pouvait se déplacer vers Jésus. Ce qu'il osait espérait dans le secret de son coeur, se produit. Jésus vient vers lui, et il l'appelle. La grâce de la foi lui est donnée et il répond avec le don total de lui-même, une sorte de bondissement vers Dieu. Alors il ose Lui demander l'impossible : voir, voir Dieu. Et Jésus le lui accorde à cause de sa foi.
Ce n'est pas le miracle qui est important dans cette rencontre. Jésus ne lui dit pas : "ta foi t'a rendu la vue". Il lui dit plutôt qu'une réalité nouvelle existe maintenant entre eux :"ta foi t'a sauvé", ce qui signifie : entre toi et moi, parce que tu as cru, ce lien existe pour toujours, le lien du salut, le lien de la Nouvelle Alliance
Est-il exagéré de penser que, pour un certain nombre de croyants, la foi est un fardeau ? Elle est pourtant, de la part de Dieu qui nous l'offre, une lumière, une libération, une amitié avec Lui, une espérance qui ne peut être déçue. Croire, c'est accueillir Dieu dans sa vie avec une confiance d'enfant.
Yvon DAIGNEAU, 1991.
Homéliaire B
Editions Paulines & Médiaspaul, Montréal, p.p.170-171