Les confirmations dans l'histoire
On juge l'arbre à ses fruits, nous rappelle l'Evangile et c'est là qu'une décision révèle sa fécondité spirituelle. Aussi faut-il être attentif aux conséquences d'un choix car cela encore fait partie du discernement. Une décision prise dans les meilleures conditions d'attention aux motions spirituelles peut se révéler moins bonne qu'on ne l'attendait, ne serait-ce que parce que la situation s'est modifiée rapidement et que des circonstances nouvelles sont intervenues que nous n'avions pas prévues. La fidélité à l'Esprit peut nous demander de remettre en question des options où nous nous étions sérieusement engagées. Là encore, ce qui sera premier, c'est la disponibilité. Quelques critères peuvent nous aider à tester la fécondité d'une décision prise.
L'Esprit est vie, il est à la fois nouveauté et
continuité. Il est Celui qui situe le présent entre le mémorial et la promesse. Il est l'Esprit de Jésus que nous retrouvons en faisant mémoire de Lui dans l'Eucharistie et il est l'Esprit de
Pentecôte qui est en nous l'appel des derniers temps. Une décision est spirituellement féconde quand elle assume le passé et ouvre l'avenir. Même nos fautes passées, même celles de l'Eglise,
peuvent être assumées positivement dans la nouveauté de l'Esprit. L'Esprit recrée, il n'anéantit pas.
L'Esprit est communion. Communion du Père et du Fils dans le respect de leurs différences, il est
Celui qui unit sans confondre ni uniformiser. La décision prise lui sera fidèle si, elle aussi, construit une communion de ce type : une Eglise unie dans le respect des charismes
différents.
L'Esprit vise l'universel - tous les hommes, tous les temps - mais il le réalise à travers des
initiatives particulières : un peuple élu, une femme entre toutes choisie : Marie ; un homme né d'une femme, sujet de la loi : Jésus ; un groupe de témoins : les compagnons de
Pierre.
Enfin, l'Esprit de Jésus réalise la gloire dans la " kénose ", le Royaume dans l'humilité et l'abaissement. Jésus n'a pas voulu d'autres chemins, l'Eglise n'a pas à en souhaiter d'autres et elle peut se réjouir lorsque l'histoire la conduit sur ceux du Christ.
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Depuis ses premières expériences spirituelles pendant sa convalescence à Loyola, Ignace n'a pas eu d'autre souci que de se laisser conduire par l'Esprit. Pour le faire, il a expérimenté des procédures de discernement auxquelles il est resté fidèle. Elles peuvent paraître minutieuses, contraignantes, en fait elles se sont révélées libérantes. L'essentiel étant pour nous de créer et de maintenir les conditions dans lesquelles nous pourrons être attentifs à l'Esprit qui parle à notre esprit.
Père Michel Rondet
Jésuite, La Beaume-les-Aix
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