« La mort n’est pas seulement pour l’homme une passion à subir. Elle est aussi un acte à accomplir.Si la vocation de l’homme à la liberté consiste pour lui à bâtir de l’éternel par la succession de ses choix, cette option fondamentale de sa vie, toujours en sursis tant qu’il vit son pèlerinage terrestre, va se sceller dans la mort. Le sens que l’homme donne à sa mort fait corps avec le sens qu’il a donné et qu’il veut donner définitivement à sa vie. En ce sens, et quelle que soit la forme extérieure que la mort peut prendre, il est demandé à l’homme de choisir sa mort.
En raison du salut apporté par la mort et la résurrection du Christ, il est proposé à tout homme de mourir dans le Christ, afin de ressusciter avec lui. Le Christ par sa victoire sur la mort a changé le sens de celle-ci. De salaire du péché qu’elle est au regard de notre solidarité en Adam, elle devient un événement de salut en raison de notre solidarité avec le Christ…
Le chrétien est donc appelé à faire de sa mort un don de lui-même à Dieu, à « compléter ce qui manque aux tribulations du Christ en sa chair, en faveur de son corps qui est l’Eglise » (cf. Colossiens 1,24), et à donner la plus grande preuve d’amour en donnant sa vie pour ses amis.Pour l’y aider, l’Eglise lui propose trois sacrements qui reproduisent en quelque sorte les trois sacrements de l’initiation chrétienne à la foi, sous la forme d’une nouvelle initiation à la vie dans la gloire de Dieu : le sacrement de réconciliation actualise la grâce du baptême ; l’onction des malades est une nouvelle confirmation, don de force du Saint Esprit dans l’épreuve de la maladie et de la crise de l’existence ; l’eucharistie se fait le viatique qui conduit du Christ au Christ. »
Bernard Sesboüé, La Résurrection et la vie, Petite catéchèse sur les choses de la fin, Desclée de Brouwer, Paris, 2004, p.99
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