Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


La concordance entre ce que nous disons avec les lèvres et ce que nous portons dans le cœur (4)

Publié par père Jean-Luc sur 30 Septembre 2012, 07:35am

Catégories : #Catéchisme

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Lorsque saint Benoît parle, dans sa « Règle », de la prière des psaumes, il indique ceci aux moines : mens concordet voci, « que l’esprit soit en accord avec la voix ». Le saint enseigne que dans la prière des psaumes, les paroles doivent précéder notre esprit. Habituellement, cela ne se passe pas ainsi, nous devons d’abord penser, puis ce que nous avons pensé se transforme en parole. Ici au contraire, dans la liturgie, c’est l’inverse, la parole précède. Dieu nous a donné la parole et la sainte liturgie nous offre les paroles : nous devons entrer à l’intérieur des paroles, dans leur signification, les accueillir en nous, nous mettre nous-mêmes en syntonie avec ces paroles ; ainsi nous devenons enfants de Dieu, semblables à Dieu. Comme le rappelle Sacrosanctum Concilium, pour assurer la pleine efficacité de la célébration, « il est nécessaire que les fidèles accèdent à la liturgie avec les dispositions d’une âme droite, qu’ils harmonisent leur âme avec leur voix, et qu’ils coopèrent à la grâce d’en haut pour ne pas recevoir celle-ci en vain » (n. 11). L’élément fondamental, premier, du dialogue avec Dieu dans la liturgie, est la concordance entre ce que nous disons avec les lèvres et ce que  nous portons dans le cœur. En entrant dans les paroles de la grande histoire de la prière, nous sommes nous-mêmes conformés à l’esprit de ces paroles et nous devenons capables de parler avec Dieu.

A ce sujet, je voudrais simplement m’arrêter sur un des moments qui, au cours de la liturgie, nous appelle et nous aide à trouver cette concordance, à nous conformer à ce que nous écoutons, disons et faisons dans la célébration de la liturgie. Je fais référence à l’invitation formulée par le célébrant avant la prière eucharistique : « Sursum corda », élevons notre cœur en sortant du désordre de nos préoccupations, de nos désirs, de nos angoisses, de nos distractions. Notre cœur, notre propre intimité, doit s’ouvrir docilement à la Parole de Dieu et se recueillir dans la prière de l’Eglise, pour recevoir son orientation vers Dieu des paroles mêmes qu’il écoute et qu’il dit. Le regard de notre cœur doit se diriger vers le Seigneur qui est au milieu de nous : c’est une disposition fondamentale.

Quand nous vivons la liturgie dans cette attitude de fond, notre cœur est comme soustrait à la force de gravité qui l’attire vers le bas et il s’élève intérieurement vers le haut, vers la vérité, vers l’amour, vers Dieu. Comme le rappelle le Catéchisme de l’Eglise catholique : « La mission du Christ et de l’Esprit Saint qui, dans la Liturgie sacramentelle de l’Église, annonce, actualise et communique le Mystère du salut, se poursuit dans le cœur qui prie. Les Pères spirituels comparent parfois le cœur à un autel » (n. 2655) : altare Dei est cor nostrum.

Catéchèse de Benoît XVI sur la prière liturgique, 26 septembre 2012

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