
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Là où la source sort d’elle-même…
Dans la relation entre Jésus et les disciples, nous, lecteurs du XXIième siècle, après beaucoup d’autres, nous pouvons découvrir, entrevoir les relations qui se vivent au sein du mystère de Dieu, entre le Père, le Fils et l’Esprit, découvrir ce lieu d’où tout de la vie émane, où elle se manifeste purement en ce qu’elle est, là où la source sort d’elle-même. Chacune des personnes de la Trinité laisse l’autre être et, pour cela, elle renonce à une partie de son expression directe. Jésus le dit : « J'aurais encore beaucoup de choses à vous dire », mais il se tait, il se retire pour laisser un autre parler « il vous guidera vers la vérité tout entière ». Il reconnaît ensuite que « Tout ce qui appartient au Père est à moi ». Le Père lui a donné, il donne à son tour à l’Esprit… qui lui-même reprend du Fils « il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître »… Chacun veut l’autre parfaitement. Il le glorifie.
« Mais, pour l'instant, vous n'avez pas la force de les porter »… En nos jours, nous n’avons pas autre chose à faire qu’à nous ouvrir à la rencontre, à laisser venir cette révélation, à considérer patiemment l’une puis l’autre des personnes dans ce mouvement, entre elles trois, et les trois, ensemble… Saint Ignace, à la fin de son séjour à Manrèse, lieu où il a vécu une conversion profonde, avait pris l’habitude de faire oraison et de s’adresser ainsi à chacune des trois personnes de la Sainte Trinité puis aux trois, ensemble. Ce mouvement nous donne de nous imprégner de cette vie, de nous permettre d’être davantage à elle, de nous rendre plus vivants, plus capables d’aimer, de laisser ce mystère d’amour s’exprimer également en notre humanité, en ne cessant de donner passage à l’autre, nous aussi… de pouvoir reconnaître ce mystère sans cesse agissant en ce monde, de le pressentir mystérieux en son intimité.
Père Jean-Luc Fabre