2ème lecture du 23ème dimanche du temps ordinaire B
La foi chrétienne a bouleversé le monde, dans sa manière de se considérer, d’être ensemble. Pensons seulement à ce qu’a pu signifier au Moyen-âge les hospices de Beaune, un lieu où toute personne malade était accueillie, soignée, accompagnée jusqu’à sa mort ou sa guérison… Nous assistons peut-être en ces jours à un reflux, lorsqu’une personne peut avoir jusqu’à plus de 10 000 fois le revenu d’un autre qui travaille… Grand est le risque que ces personnes se considèrent comme d’essences différentes, dans deux mondes différents…
Il est bon pour ne pas désespérer de revenir là où tout a commencé en sa petitesse, aux premiers temps apostoliques. Nous pouvons entendre le cri plein d’amour envers ses frères de Saint Jacques. Cette parole a interrogé les manières de voir, les manières de faire au cours des siècles… et a conduit vers une attitude démocratique, où chaque être humain est considéré pour lui-même. Dans cette perspective même, le pauvre, auquel le Seigneur s’est identifié, en recevait un surcroît d’honneur.
Nous pouvons retenir que des valeurs fausses peuvent exister. La valeur, c’est ce qui met ensemble. Des valeurs fausses sont donc des valeurs qui ne mettent pas vraiment ensemble les personnes, qui ne leur permettent pas d’aller vers la même direction… Et la direction que nous avons à chercher en tout temps, c’est le Royaume de Dieu, celui auquel nous pouvons accéder par l’amour que nous aurons envers Dieu.
La valeur des valeurs est de savoir aussi qui nous sommes tous et chacun. Nous sommes des pêcheurs pardonnés et appelés par le Seigneur. C’est le travail que chacun réalise sur lui-même qui en le rendant humble lui donne de se rapporter justement à tous ses frères sans faire de différences mais en ne voyant que la solidarité entre nous. C’est le porche de la Vraie Vie. Franchissons-le ! Fasse que je puisse découvrir que je suis « ce pauvre aux yeux du monde, choisi par Dieu » !
père Jean-Luc Fabre
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Jacques 2, 1-5 Ceux qui sont pauvres aux yeux du monde…
Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or, et un pauvre au vêtement sale.
Vous tournez vos regards vers celui qui porte le vêtement rutilant et vous lui dites : « Assieds-toi ici, en bonne place » ; et vous dites au pauvre : « Toi, reste là debout », ou bien : « Assieds-toi au bas de mon marchepied ».
Cela, n’est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon de faux critères ?
Écoutez donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé ?