En entrant dans le monde

Tout de la vie du Christ interroge notre sagesse, tout de la vie du Christ éclaire notre condition humaine, aussi bien les grands événements de sa vie, que les plus modestes, les plus secrets… Il en est ainsi de sa naissance, de sa conception…
Communément on tient que la manière dont nous commençons dit souvent beaucoup sur notre style. C’est pour cela que les médias sont souvent friands des premiers pas d’une personne qui accède à de grandes responsabilités, président de la république, président du FMI, pape. Elle y pose, dit on, des actes symboliques, ainsi le « N’ayez pas peur » de Jean-Paul II à son élection. Souvent a posteriori on lit le grippage bien avant qu’il soit manifeste dans les premiers pas posés, dans les premiers cafouillages.
Cela peut se comprendre de cette manière. Lorsque nous commençons, cela veut dire que nous affrontons la situation et que nous avons l’intention de pouvoir y répondre. Cela veut dire que déjà nous nous mobilisons. Les premiers pas sont déjà intrinsèquement recherche de solution, manifestation de notre réponse.
Dès lors, nous pouvons comprendre que la révélation du Christ ait été interrogée peu à peu jusqu’à sa naissance, sa conception. L’offrande essentielle du Christ qui est le don de son corps et de son sang, qui nous porte et nous donne de traverser, a commencé bien avant la Cène, bien avant son baptême, à sa naissance même.
Considérer cela donne une intensité nouvelle à sa naissance. Mais également à la manière dont nous pouvons Le suivre. Il est dans toutes nos germinations, en tous nos commencements… Nous pouvons nous offrir à lui en tout, il peut le prendre l’assumer, lui qui a assumé ces infimes commencements qui sont ceux de l’embryon, du bébé…
Avec lui, osons commencer, croyons à tous nos mouvements, laissons germer en nous la bonne nouvelle de la Vie véritable.
père Jean-Luc Fabre