Ce beau passage de la deuxième lettre de Saint Paul aux Corinthiens nous rejoint à ce moment du Carême, ce moment où nous avons pris conscience de nos fautes, de notre péché, où nous mesurons aussi et surtout la grande bonté du Seigneur envers nous dans la manière qu’il a eu de se rapprocher de nous, où nous percevons la main qu’il nous tend. Dieu est l’amour même, la tendresse même, il veut notre bien infiniment, il veut le bien de l’humanité et le bien de chacun, il ouvre en nous les possibilités d’une fraternité sans limite, il ouvre en nous la possibilité de relations nouvelles avec tous, il est force de réconciliation en son Fils Jésus…

Nous comprenons que cette main qu’il nous a tendue peut nous transformer, nous faire devenir autre en son Fils Jésus. En son Fils Jésus nous entrons dans une nouvelle humanité par rapport à celle que nous avions expérimentée auparavant. Nous sommes dans un tout autre référentiel, une nouvelle manière de nous situer, d’entrer en relation avec Dieu, avec les autres. Nous percevons le sens de notre existence terrestre comme un temps de grâce pour recevoir cette nouvelle vie, pour chercher à en vivre toujours plus pleinement, pour travailler de telle manière qu’elle se répande chez nos frères, nos sœurs… Tout le reste se réfère à cette bonne nouvelle pour tous.

Nous nous sentons infiniment solidaires de nos frères humains, touchés que nous sommes par le grand cadeau qui nous a été fait et dont nous sentons l’obligation d’œuvrer à le transmettre à d’autres. Nous allons à eux démunis, pauvres, confiants, acceptant de souffrir tout pour qu’en eux naisse cette parole de reconnaissance devant l’amour qui vient à eux, un amour dont nous voulons témoigner malgré notre indignité. Nous savons que cet amour qui nous touche à plusieurs peut faire naître des merveilles en notre humanité. Nous offrons notre humanité, certains du travail du Seigneur envers tous.
Nous savons que le Seigneur nous a touchés, nous savons qu’Il peut toucher nos frères, dans la manifestation de son amour. S’ouvrent en nous des océans de patience. Pour cela nous offrons notre vie pour que cette bonne nouvelle se transmette… Nous osons nous adresser à nos frères. La Bonne Nouvelle ne peut rester muette !
2Corinthiens 5, 17-21 Frères, si quelqu'un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation. Car c'est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui ; il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés, et il mettait dans notre bouche la parole de la réconciliation. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c'est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.
père Jean-Luc Fabre
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