Une mélopée a un caractère répétitif… Ici aussi, la déclaration de Paul a ce caractère, nous y rendre sensible peut nous aider à comprendre profondément sa déclaration, ce qu’il dit mais aussi à partir de quoi en lui. La vie de Paul est traversée par un appel à transmettre l’Evangile. Il découvre, à travers les vicissitudes qu’il rencontre, que cette transmission passe par sa souffrance et sa mise à l’épreuve. Celles-ci lui donnent de pouvoir être envers ses locuteurs, dans l’attitude juste dans son action et dans sa prise de parole.
En lui, Paul, pas de faux semblant, pas de séduction, pas de flatterie… Le garde-fou paradoxal en est cette mise à l’épreuve qui l’attache à son Seigneur et lui donne de parler pour Lui plaire et non pour plaire aux hommes… Il n’existe donc pas à partir d’une qualité comme Apôtre du Christ mais à partir de l’épreuve qui atteste de la qualité de sa prise de parole, de ce sur quoi il se base pour parler…
Paul déclare ce à partir de quoi il parle aux Thessaloniciens, ses frères. Et il leur déclare que cela produit en lui envers eux des sentiments maternels. Il ne parle pas pour imposer mais pour permettre la croissance de l’autre. Il espère que le don qu’il fait ainsi de lui-même s’étende encore.
Ce mouvement, ne doutons pas qu’il s’exerce encore en notre siècle… Laissons-nous habiter par les sentiments de l’apôtre…
1Thessaloniciens 2, 1-8
Frères, vous le savez bien vous-mêmes, notre venue chez vous n'a pas été inutile. Nous venions de souffrir et d'être insultés à Philippes, comme vous le savez ; nous avons cependant trouvé en notre Dieu l'assurance qu'il fallait pour vous annoncer, au prix de grandes luttes, l'Évangile de Dieu. Et quand nous vous exhortions, nous n'étions pas au service de doctrines fausses, nous n'avions pas de motifs impurs, nous n'agissions pas par ruse.
En effet, pour nous confier l'Évangile, Dieu nous a mis à l'épreuve ; de même, aujourd'hui, il continue de mettre notre coeur à l'épreuve, si bien que nous parlons pour plaire non pas aux hommes, mais à Dieu. Jamais, vous le savez, nous n'avons eu un mot de flatterie, jamais de motifs intéressés, Dieu en est témoin ; jamais nous n'avons recherché les honneurs, ni auprès de vous ni auprès des autres hommes, alors que nous aurions pu nous imposer en qualité d'Apôtres du Christ.
Au contraire, avec vous nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l'Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes, car vous nous êtes devenus très chers.
Père Jean-Luc Fabre
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