2ème lecture de la messe du 3e dimanche de Carême
La foi chrétienne se comprend à partir d’un point central, celui du passage du Christ de cette vie à la Vie éternelle. Le passé, le présent, le futur de l’humanité trouvent là leur véritable sens, leur achèvement. C’est pour cela que Paul, s’adressant aux Corinthiens, prend appui sur ce qui a été vécu jadis par les « ancêtres » avec Moïse pour les encourager à recouvrer, dans leur moment présent, une certaine attitude : ne pas désirer le mal, ne pas récriminer contre Dieu. Le Mystère du Christ mort et ressuscité est à l’œuvre aujourd’hui, il était déjà à l’œuvre au temps de Moïse.
Le passage de la Mer Rouge, la sortie d’Egypte ont été vécu par tous, tout comme la mort et la résurrection du Seigneur est pour tous, manne et eau étaient pour tous, tout comme les sacrements du baptême et de l’Eucharistie… « Ce rocher, c'était déjà le Christ » dira Paul.

Cette manière de voir aide Paul à donner des éléments concrets pour habiter la nouveauté de la situation des chrétiens dans un temps qui dure après la mort et la résurrection du Seigneur. La vérité ancienne demeure vivante même avec la Mort et la Résurrection du Seigneur, parce que la réalité de la Mort et de la Résurrection du Seigneur travaillait déjà les temps anciens… Même s’il dit qu’ils « voient arriver la fin des temps ».
Et nous, nous sommes encore plus loin et des ancêtres et des premiers chrétiens. Dans la foi nous croyons que notre manière de vivre, d’être fidèles à la promesse réalisée dans la mort et la résurrection du Seigneur, doivent s’inspirer de ce qu’ont vécu les premiers chrétiens. Ceux qui ont connu la vie du Christ avant sa Mort et sa Résurrection, puis qui ont traversé cette Mort et cette Résurrection et enfin ont vécu le temps qui a suivi, temps d’invention, nous croyons qu’ils ont ouvert une manière qui fait référence pour notre propre manière de vivre en ces jours… Paul cherchant à guider les Corinthiens devient aussi notre propre guide pour découvrir notre manière de vivre la foi aujourd’hui à la suite du Premier-Né.
L’enjeu de tout moment est bien de le vivre référé au Mystère de la Mort et de la Résurrection du Seigneur, il s’agit de laisser cette dynamique s’incarner dans la situation présente, par l’offrande de notre propre existence, pour signifier l’orientation de l’existence humaine : se donner soi pour que tous puissent entrer dans la fraternité universelle en Christ.
1 Co 10, 1-6.10-12
Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer ce qui s'est passé lors de la sortie d'Égypte. Nos ancêtres ont tous été sous la protection de la colonne de nuée, et tous ils ont passé la mer Rouge. Tous, ils ont été pour ainsi dire baptisés en Moïse, dans la nuée et dans la mer ; tous, ils ont mangé la même nourriture, qui était spirituelle ; tous, ils ont bu à la même source, qui était spirituelle ; car ils buvaient à un rocher qui les accompagnait, et ce rocher, c'était déjà le Christ. Cependant, la plupart n'ont fait que déplaire à Dieu, et ils sont tombés au désert. Ces événements étaient destinés à nous servir d'exemple, pour nous empêcher de désirer le mal comme l'ont fait nos pères. Cessez de récriminer contre Dieu comme l'ont fait certains d'entre eux : ils ont été exterminés. Leur histoire devait servir d'exemple, et l'Écriture l'a racontée pour nous avertir, nous qui voyons arriver la fin des temps. Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu'il fasse attention à ne pas tomber.
Peut-être lu avec bénéfice les propos d’un missionnaires catholique français au Japon.
http://www.esperer-isshoni.fr/spip.php?article136.
père Jean-Luc Fabre