Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


La prévention du suicide avec le prophète Élie (I)

Publié par Jardinier de Dieu sur 5 Novembre 2025, 09:05am

L’intention de ce mois de novembre : prions pour que les personnes qui luttent contre des pensées suicidaires trouvent dans leur communauté le soutien, l’attention et l’amour dont elles ont besoin, et s’ouvrent à la beauté de la vie.

La prévention du suicide avec le prophète Élie (I)

Quand la grâce vient à la rencontre de notre humanité souffrante : 1er livre des Rois : 1R 19, 4

Sentir la gratification est un désir enfoui en chacun de nous. Parfois nous nous sentons sans force après avoir tout donné, surtout sans reconnaissance en retour. Ce mois-ci, nous allons faire un chemin de Kénose avec le prophète Élie. Chemin de Kénose car, la grâce, telle la pluie ne peut que descendre pour faire croître la semence. Nous verrons donc commence la Grâce a choisi de descendre sur le prophète Élie pour le porter plus loin. Élie, comme nous le savons tous, a traversé le découragement et l’incompréhension : tout ce qu’il faut pour ne plus continuer, pour ne plus vouloir aller de l’avant.

ÉPISODE 1

Lui-même s’en alla au désert, à une journée de marche. Y étant parvenu, il s’assit sous un genêt isolé. Il demanda la mort et dit: « Je n’en peux plus ! Maintenant, SEIGNEUR, prends ma vie, car je ne vaux pas mieux que mes pères. » 1R 19,4

Nous entrons dans le vif du sujet avec ce désir bien exprimé du prophète. Dans les chapitres 17 et 18, nous avons vu que le prophète était témoin agissant pour redonner la vie, au nom du Seigneur, au fils de la veuve de Sarepta (Chap 17, 17-24 et défenseur de la cause du Seigneur face à l’idolâtrie (Chap 18, 20-40 : confrontation avec les prêtres de Baal).

Voilà que notre Prophète se retrouve au désert ; il est sans espoir. Celui qui « a fait » tomber la pluie est dans un lieu sans eau. Celui qui a redonné vie au fils de la veuve est dans un lieu sans vie… Disons que ce tableau de la vie du prophète incarne notre humanité parfois sans goût à nos yeux. Une humanité qui ne voit plus la grâce se pointer à l’horizon : la nuit de la foi ? Libre aux lecteurs de répondre. Mais nous ne pouvons pas nous voiler la face devant cette réalité qui est une représentation de la condition humaine. Ne ressent-il pas cette absence de Dieu, comme ce sera également le cas plus tard de Mère Teresa ? Certes ce doute n’est pas un manque de foi, mais une expérience douloureuse de la présence-absence de Dieu : « Je n’en peux plus ! Maintenant, SEIGNEUR, prends ma vie, car je ne vaux pas mieux que mes pères. »(1).

Malgré le manque de Goût, malgré le doute, il croit encore, car il s’adresse encore à Dieu, malgré son absence… Sa descente n’a pas été la fin du chemin mais le début d’une nouvelle page. Certes quand nous sommes au fond de la vallée, croire est difficile mais la foi reste… Oui le croyant souffrant, me semble-t-il, est celui qui parle à Dieu ou même de Dieu, parfois même dans un monologue… Seul face au SEUL…

(1) 1R 19, 4

Questions :

Et moi suis-je prêt à continuer à m’adresser à Dieu malgré mes souffrances et son silence ?

Suis-je prêt à rester « éveillé » aux signes qu’Il m’envoie malgré mes souffrances aveuglantes ?

 

Fr Délas Stanislas AGBOHOUTO

Communauté du Chemin Neuf

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