Les premiers chrétiens ont vécu un choc formidable avec la mort et la résurrection du Seigneur. Ils acceptent de voir leurs vies basculées à partir de cet événement. Ils recevront d’ailleurs le nom de « chrétiens » ce qui signe bien cette profonde transformation… cela se double d’une attente, qui « menace » sans cesse la vie présente… vie présente appelée à vivre dans cette perspective à venir, radicalement autre…
Dès lors une fébrilité pourrait les prendre, Paul et ses lecteurs en sont conscients mais ils ont traversé déjà cette épreuve. Ils envisagent le surgissement de cette nouveauté mais sans s’alarmer de sa venue, sachant bien que sa venue surprendra. Tel est l’essence d’un événement, il a un caractère imprévisible qui doit être reconnu. D’autant mieux reconnu, que nous nous préparons intérieurement à notre réponse, à la mise en œuvre de notre liberté au sein de la nouveauté apportée par l’événement… C’est ainsi que nous pouvons comprendre que les auditeurs de Paul, [nous aussi ?] ne seront pas surpris comme par un voleur. Nous avons connaissance du projet de Dieu à venir, mais nous savons que son chemin lui est propre… qu’il sera surgissement.
Dés lors l’enjeu est bien celui de conforter en nous une attitude intérieure qui nous rende capable de la rencontre bien au-delà de la réalisation d’un programme dans le temps présent. Ce qui compte c’est la constitution de notre être pour assumer la rencontre avec le Seigneur. Dès lors les attitudes morales qui visent une attitude de l’être plus que de la bonne réalisation d’un plan d’action sont ce qui compte, ce qui est à privilégier, à rechercher, à laisser être… La croissance de l’être compte bien plus que le développement d’un faire. En cela, nous reconnaissons la Seigneurie de Dieu sur le monde et établissons la juste relation…
1Thessaloniciens 5, 1-6 Frères, au sujet de la venue du Seigneur, il n'est pas nécessaire qu'on vous parle de délais ou de dates. Vous savez très bien que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : « Quelle paix ! Quelle tranquillité ! », c'est alors que, tout à coup, la catastrophe s'abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper. Mais vous, frères, comme vous n'êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n'appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres.
Père Jean-Luc Fabre
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