Comment comprendre que notre liberté ainsi que celle de Dieu puissent se conjuguer ? Voilà une question qui traverse la tradition chrétienne depuis son commencement. Considérer que la liberté de l’homme est l’œuvre de Dieu, est une voie originale de solution. La liberté de l’homme est suscitée par Dieu, renouvelée par le Christ. Notre effort propre se conjugue de bout en bout alors à celui de Dieu. Nous découvrons ainsi un chemin original de liberté qui ne réside pas dans une autonomie sans relation mais dans une synergie, synergie dans laquelle Dieu s’implique aussi à égalité avec nous… cette perspective devient d’ailleurs bien plus concevable si nous arrêtons de penser que par rapport à nous-même, individu après individu, mais que nous envisageons l’humanité dans toute sa dimension collective…
Pour construire de manière harmonieuse, nous avons à demeurer dans cette logique de la co-construction. Nous avons à demeurer dans le champ déjà circonscrit par nos commencements. Le plus grand danger qui nous guette est bien de croire à un moment que tout se passe par nous exclusivement. De faire un peu comme cette araignée qui reliée à l’arbre par un fil, lorsqu’elle a tissé sa toile, ne perçoit plus l’importance de ce fil levé vers le ciel, le coupe et voit la toile fondre sur elle et l’enfermer… Dieu est celui qui nous maintient ensemble les uns avec les autres, il est celui qui nous unit les uns aux autres. Cela rend caduque toute tentative de développement solitaire.
Aussi nous sommes sans cesse appelés à un travail de mémoire, à réaliser la prévenance de Dieu à notre égard, à sentir son incessante sollicitude nous concernant et devant demeurer fidèlement dans la bienveillance à sa suite… Nous nous souvenons de nos fondations, nous y revenons sans cesse comme les personnes mariés ont intérêt de le faire de leurs fiançailles, comme les consacrés de leur appel… Ainsi, sur le chemin, nous éprouvons en nous, entre nous cette présence réconfortante de l’Esprit. Aller contre ce mouvement, ce serait aller contre nous-même. Sachons tisser cette merveilleuse liberté solidaire qui nous donne d’échapper à tout enfermement. Devenons tous ensemble, ce Temple de la présence agissante de Dieu dans l’humanité.
Père Jean-Luc Fabre
1 Corinthiens 3, 9b-11.16-17 Frères, vous êtes la maison que Dieu construit. Selon la grâce que Dieu m'a donnée, moi comme un bon architecte, j'ai posé la pierre de fondation. Un autre construit dessus. contribue à la construction. La pierre de fondation, personne ne peut en poser d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus Christ. Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu, cet homme, Dieu le détruira, car le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous.
Pour aller plus loin :
L’architecture est une imitation de la nature - L'homme de Vitruse