Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mt 16, 21-27 Déployer une parole intérieure, quel qu’en soit le prix, pour donner sens à tous.

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 30 Août 2020, 06:39am

Catégories : #2011 Evangile piste de réflexion

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,21-27.

En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »

« Il lui fallait partir pour Jérusalem » Une parole a été échangée, une parole vraie, transformante entre Simon devenant Pierre et Jésus reconnu comme Christ. Ce dialogue a produit du fruit. Il a déjà permis à Jésus de dire à Pierre un certain nombre de choses concernant son devenir ainsi que celui de l’Eglise. L’enjeu est bien maintenant de poursuivre sur cette lancée. Il s’agit de parler de son propre chemin à lui, Jésus. En effet, comment le Messie d’Israël pourrait-il être sans chercher à demeurer dans sa ville, Jérusalem ? La parole primordiale, échangée entre Simon Pierre et Jésus, est en demande de confirmation, de réalisation, de vérité quelque puisse en être le prix. Penser autrement serait une tentation, un renoncement à sa parole intérieure, à son identité, à sa mission, au sens des choses pour soi et pour les autres. Il n’y aurait plus aucune possibilité d’un monde partagé. Quelque puisse en être le prix, celui de sa vie notamment, Jésus consent à son chemin pour les autres. Il reconnaît ainsi la parole tenue par Pierre « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. » et la respecte pleinement. En en déroulant toutes ses implications, il en informe les disciples.

 

« Si quelqu'un veut marcher derrière moi » Certes, Jésus reprend fermement Pierre, qui veut le faire dévie. Mais il en profite, surtout, pour encourager chacun de nous à vivre comme lui-même vit. Il n’impose rien, il invite. Ce qui fait avancer l’humanité vers sa finalité globale est bien toute parole intérieure, reçue et qui cherche à s’effectuer à l’extérieur. La croix aide chacun de nous à vivre ce passage de la position filiale, verticale, intérieure et reçue vers la relation fraternelle, horizontale, extérieure et donnée. Elle est le lieu d’un combat : l’une ne pouvant être en vérité sans l’autre. Une vraie filiation nous demande de nous ouvrir à nos frères. Une relation fraternelle juste nous fait avancer, en retour, dans notre dimension filiale, unique. Jésus, fils du Père et Messie de Dieu pour les hommes. Il est notre guide. Notre bien le plus précieux est bien la promesse dont chacun de nous est le porteur. Renoncer à cette mission, à ce témoignage, ce serait renoncer à ce qui nous donne vie. Continuons chacun à avancer sur notre chemin humain, là où nous sommes, à la manière de Jésus.

Jean-Luc Fabre,  compagnon jésuite

source de photo : http://gjl038.g.j.pic.centerblog.net/def6c639.jpg

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