et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ;
ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues
et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »
« Ils disent et ne font pas » c’est ce que Jésus a reproché aux scribes et aux pharisiens. Aujourd’hui, est ce que cette parole nous interpelle ? Nous sommes chrétiens, nous sommes catholiques, comment vivons-nous notre vie quotidienne, don reçu de Dieu ?
Dans une de ses homélies matinales à la maison Ste Marthe, le pape François a donné cet enseignement sur la cohérence entre le dire et le faire :
« Combien de parents se disent catholiques mais n’ont pas le temps de parler à leurs enfants, de jouer avec leurs enfants, d’écouter leurs enfants ». Peut-être « ont-ils leurs parents en maison de retraite, mais ils sont toujours occupés et ne peuvent pas aller les voir et les abandonnent ». Mais ils répètent : « Je suis très catholique, hein ! J’appartiens à telle association... ». Cette attitude est typique de la « religion du dire : je dis que je suis ainsi, mais je pratique la mondanité ». Une réalité également rappelée par le passage évangélique de la liturgie, extrait du chapitre 23 de Matthieu (1-12). « Dire et ne pas faire est une tromperie ». Et c’est « une tromperie qui nous conduit précisément à l’hypocrisie ». Par conséquent, « la miséricorde du Seigneur réside dans l’action ». Si bien qu’à « ceux qui frappent à la porte et disent : “Mais, Seigneur, te rappelles-tu, j’ai dit...” », il répond : « Je ne te connais pas ! ». En revanche, à ceux « qui font », il dit : « Tu es pécheur comme l’écarlate, comme neige tu blanchiras ». Ainsi, « la miséricorde du Seigneur va vers ceux qui ont le courage de se confronter à lui, mais de se confronter sur la vérité, sur les choses que je fais ou celles que je ne fais pas, pour me corriger ». Et « cela est le grand amour du Seigneur, dans cette dialectique entre dire et faire ». Voilà ce qu’« être chrétien signifie : faire la volonté de Dieu ». Et « le dernier jour — car nous en aurons tous un — que nous demandera le Seigneur ? Il nous demandera « les choses concrètes : “J’étais affamé et tu m’as donné à manger ; j’étais assoiffé et tu m’as donné à boire ; j’étais malade et tu m’as rendu visite ; j’étais en prison et tu es venu me voir” ». Car « telle est la vie chrétienne ». En revanche, « dire tout court nous conduit à la vanité, au fait de faire semblant d’être chrétien. Mais non, on n’est pas chrétien ainsi ! ».
Avec le Pape François, nous prions pour que « le Seigneur nous donne la sagesse de bien comprendre où se trouve la différence entre dire et faire et nous enseigne le chemin de l’action et nous aide à emprunter ce chemin ».
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