Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Ils le retrouvent, assis dans son bon sens (Mc 5)

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 2 Février 2020, 22:25pm

Vivre dans un monde de cabossés tenus gentiment à l’écart, on peut trembler mais on s’en accommode vite. S’ils font trop de bêtises, on les met en prison. S’ils s’évadent, on les évite, comme notre cabossé qui rompt les chaînes qu’on lui met. Il a pu ainsi rencontrer Jésus. Les possédés des évangiles, pas comme les malades, ont peur de l’Esprit Saint, qu’ils confondent avec les esprits impurs. Jésus les attire et les inquiète, car ils trouvent leur confort dans ce qui les a détournés de la Vie. Je pense à pas mal de jeunes de banlieue qui ont grandi dans une image ébranlée de parents au chômage ou montrés du doigt par la société, sans horizon. Les plus réactifs ne trouvent plus, pour exister que faire bande entre eux pour rejoindre la « légion des méprisés » …

L’homme s’identifie à ce qui l’a miné. Jésus fait face ouvertement. Il se met au niveau de celui qui parle, cet esprit rongeur, pour le laisser se dire. Il ne le fuit pas. Il ne l’attache pas. Il les amène, puisqu’il entend qu’ils sont « légion », à demander eux-mêmes sortir. Sortir pour laisser quoi, pour devenir qui ? La peur est là, qui le fait s’enfouir dans son trou, ses tombeaux. C’est une décréation, comme pour revenir dans le ventre maternel. Il sait que Dieu, en son Fils, en ses enfants, au contraire met sa joie dans une naissance, qui relie l’être à la Vie. Sortis, un homme renaît, et c’est alors son entourage qui s’agite. Ils ont perdu pas mal de bêtes, c’est sûr. Mais l’homme revenu à la vie révèle à son entourage la confusion dont il est sorti. C’est finalement lui qui les en fera sortir, en proclamant les merveilles de Dieu miséricorde.

Olivier de Framond, compagnon jésuite

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