Dieu est ce pauvre qui vit en moi, en son peuple, mais un pauvre qui espère en tout temps. Dans la souffrance, il continue d’espérer. Son peuple vit exil, servitude, comme sans fécondité, sans parole, sans issue, harassé, il continue d’espérer. La souffrance du peuple, de l’Eglise, de l’homme, c’est d’abord celle de Dieu, de ce pauvre sans qui la vie n’est pas. Il recrée, un ciel, une terre. La résurrection du Fils de l’Homme, c’est sa joie, sa force dans la faiblesse, la revanche de Dieu. « J’exulterai », dit-il en plein désarroi vécu par ses amis !
Le règne de ce pauvre en moi demande d’arrêter de chercher des signes et des prodiges. Ce qui sauve, qu’est-ce ? Ce n’est pas de voir des signes, de rechercher un Sauveur tout-puissant, brillant, qui nous rendrait goulus et nous ferait lui demander « encore ! ». Comme l’enfant à qui une âme généreuse a donné un gâteau, et quand sa maman l’éduque en disant « qu’est-ce qu’on dit au monsieur », et il répond : « encore ». L’homme crut en sa parole. Et le lendemain, il crut encore, en apprenant l’heure de la guérison de son fils. Croit-il à cause du signe ou à cause de sa foi au Christ qui a éveillé en lui son désir fort personnel et qu’il a osé accueillir, écouter, ouvertement ? C’est d’avoir osé écouter son propre désir et de l’avoir risqué, à cause du Christ, que le salut vient.
Père Olivier de Framond
Is 65, 17-21 ; Is 29 (30), 2a.3-4, 5-6, 9.12a.13cd ; Jn 4, 43-54