Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mc 1, 29-39 à sa suite, maintenir l’ouverture en chacune de nos vies

Publié par père Jean-Luc Fabre sur 4 Février 2018, 01:05am

Catégories : #2012 Evangile pistes de réflexion

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,29-39.

En quittant la synagogue, Jésus, accompagné de Jacques et de Jean, alla chez Simon et André. Or, la belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade. Jésus s'approcha d'elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d'esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu'ils savaient, eux, qui il était. Le lendemain, bien avant l'aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l'ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c'est pour cela que je suis sorti. » Il parcourut donc toute la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Nous retrouvons le Seigneur au début de sa vie publique, les gestes qu’il pose, les propos qu’il tient, indiquent un cap, une nouveauté. Ses manières de vivre et d’être nous enseignent le bon chemin. Recevons sa parole, offrons nous à Lui, à l’action de son Esprit. Allons vers le spirituel véritable, laissons du silence en nos vies, ne nous laissons jamais enfermé dans quelque chose que nous prendrions pour le tout de notre existence...

« En quittant la synagogue » Ce déplacement est énorme, il indique que l’action publique de Jésus ne vise pas que le simple religieux mais prend en compte l’ensemble de ce qui fait l’homme, aussi bien son habitat, ses relations familiales et ses autres relations, ainsi que l’état de son corps (les maladies de toutes sortes et la santé). L’enseignement pour nous est de comprendre que tout de notre vie (le beau et le moche) est lieu potentiel de relation avec le Seigneur et que le Seigneur désire le meilleur pour nous en toutes les dimensions de notre vie. Cela dit aussi que notre fidélité à lui implique toutes les dimensions de notre être aussi bien individuel que collectif. L’enjeu est donc bien de ne pas cantonner notre existence mais d’aller du religieux au profane, car tout est spirituel.

« Le lendemain, bien avant l'aube » Voilà une journée a été vécue, elle a été pleine, belle, pleine de promesses. Durant la nuit qui suit, toute activité cesse, le repos est là où chacun se reconstitue dans le sommeil, pour le jour nouveau qui va bientôt recommencer avec sa presse, ses attentes... Mais Jésus sort de la ville, va au désert, pour parler, échanger avec Dieu. Il vit cette pulsation secrète à l’intime de sa conscience. Cela lui donne de ne pas subir cette presse, ces contraintes externes. Il mène sa vie, sans l’enfermer sur le déjà là. Il ne se perd ni ne s’enferme dans la réalisation. Il est libre de continuer ou de laisser. Il sait que tout est dans les mains du Père, que lui ne pourra achever, réussir la moindre chose car aucun homme ne le peut. Ce qui compte c’est de vivre cette disponibilité, de laisser sa vie prendre forme selon les desseins du Père. L’enjeu pour nous est de savoir aller de la société avec ses obligations, ses attentes, obligations et attentes qui nous tiennent et peut-être nous maintiennent debout, vers le silence qui régénère, car, fondamentalement, tout est à recevoir et à offrir...

« Tout le monde te cherche. » Une tentation pour chacun de nous, croire que quelque chose représente le tout de son existence. Prendre de l’âge nous convainc heureusement du contraire. Ce qui jadis m’avait retenu, captivé, je le vois d’un autre œil. Cette mission, cette réalisation, qui me semblaient si importantes à ma vie, à la réussite, au progrès du monde, voilà que maintenant je les considère autrement. A vrai dire, il y a une personne que je dois écouter, celle qui veut plus que tout mon bien, qui a disposé toute chose pour mon développement d’enfant, c’est mon Père des Cieux. Cela compte bien plus que tous ces moyens disposés pour m’aider. Il me dit doucement, « Mon enfant, lâche et reçois ce qui s’offre à toi, ne retiens pas, va, reçois et donne, laisse toi instruire, être désinstallé et tu comprendras vraiment l’enjeu de ta vie », « tu vois les lis des champs... » Aller de l’ici vers l’ailleurs, car, en nos vies, tout signifie et renvoie au Père, ce qui compte est ma manière de recevoir et de donner.

Voilà ce qui peut orienter notre attitude, notre manière d’être, notre manière de regarder notre vie. La vie, toute ma vie est concernée par la relation avec le Seigneur. A vrai dire, je n’ai pas à la quitter, mais à l’habiter autrement, en la nappant de relation avec Dieu notre Père et son Fils, en ne la fermant pas sur elle-même mais en la maintenant ouverte vers le nouveau. Pour cela il est bon pour moi de prendre ces temps de respiration loin de tout le reste, ces temps qui s’appellent la Prière où je contemple Celui qui a vécu pleinement sa vie.

Père Jean-Luc Fabre

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