Il y a une petite histoire. Je ne me rappelle plus s’il s’agissait d'un rabbin juif, ou d'un maître du zen, ou d'un maître soufi, ou d’un gourou indien, ou d’un pasteur
protestant ou encore d’un prêtre catholique... Mais c'est un homme bon qui priait et il demandait au Seigneur : « Seigneur, je voudrais vous rencontrer une fois. J'ai été un homme bon, j'ai fait
tout ce que j'ai pu pour vous obéir. Alors je vous demande seulement de vous rencontrer une fois ». Le Seigneur lui a répondu : « Bien, demain je viendrai te rendre visite, à midi ». Alors cet
homme était très content. Il a préparé un banquet. Tout était prêt, avec des fleurs, et un bon repas. Il attendait tout nerveux.
À midi moins le quart quelqu'un a frappé à la porte. Alors il dit : « Oh, maintenant ? ». Il est allé ouvrir et a trouvé un
pauvre homme. Il lui a dit : « Ah, excusez-moi, je suis très occupé, j'attends la visite du Seigneur. ». Et il a fermé la porte.
À midi pile on a frappé à la porte. Il est allé tout content. Il a trouvé une femme avec un petit enfant, très pauvres. Il a dit : « Excusez-moi. Venez plus tard, parce que maintenant je suis très occupé, j'attends une visite très importante » et il a fermé la porte. Et il attend.
À midi et quart, une troisième fois on a frappé à la porte. Il a ouvert et c'était un vieillard qui venait le consulter. Il a dit : « Excusez-moi, j'attends une visite très
importante. Je ne peux pas parler avec vous maintenant ». Et il a fermé la porte. Et personne n'est venu. Alors, le soir venu, quand il priait, il a dit : « Seigneur vous avez promis de me
visiter et vous n'êtes pas venu ! » Et Dieu a répondu : « Je suis venu à trois reprises et tu m'as fermé la porte, les trois fois ».
Père Général Adolfo Nicolás, s.j.
Homélie du dimanche 2 octobre 2011 à l'église Saint-Ignace à Paris
Merci Adrien pour les photos