L’eau
coule, cela pourrait paraître bien anodin, tant nous sommes souvent habitués à l’avoir disponible. Mais à travers cela, elle nous donne une grande leçon pour conduire notre propre
vie. Comme elle, nous ne pouvons pas nous accomplir sans couler vers le plus bas aussi bien individuellement que collectivement. Certains groupes sur l’ensemble de la surface de la terre ont pris
appui sur elle et sa propriété d’écoulement pour vivre, pour structure leur manière de vivre.
Ainsi des Cappadociens [dans l’actuelle Turquie], des hommes, semble-t-il, fort peu belliqueux et qui, de ce fait, préféraient se
cacher de l’envahisseur plutôt que de l’affronter. Pour cela, dans la roche facile à travailler, ils construisaient de véritables cités souterraines où récoltes, troupeaux, familles pouvaient
trouver refuge... Mais, avant d’édifier ces villes souterraines, ils commençaient toujours par rechercher une source souterraine, source qui permettait d’organiser la vie de cette société de la
pénombre, dans des structures qui pouvaient compter jusqu’à quatorze étages... Ces magnifiques constructions trouvaient donc leurs structurations à partir de la présence de la modeste eau en son
écoulement humble...
Sous d’autres cieux, d’autres sociétés ont aussi cherché à réguler ainsi l’écoulement de l’eau. Un écoulement régulé
donne à beaucoup de profiter de ce vecteur de vie. Au Pérou, un antique système permettant l’irrigation d’un pan entier de la colline ne
fonctionnait plus bien, les parcelles les plus basses ne recevaient plus qu’un apport minime. La solution pour l’ONG en charge du développement de ce secteur était d’améliorer la situation mais
comment ? Choix a été fait, de réparer plus le système relationnel qui portait le système d’irrigation que celui-ci directement. La raison donnait plus de chance pour que le système assure
vraiment sa maintenance. A travers diverses réunions, diverses visites sur le terrain, chacun des paysans a pu mieux mesurer la situation globale et diverses actions d’amélioration ont pu être
effectuées sur la base du volontariat. L’eau s’est remise à couler jusqu’aux parcelles les plus
basses.
Ainsi à chaque fois, ce qui guide la société humaine vers plus de vie que cela soit d’assurer une survie raisonnable dans les
tréfonds de la terre, que cela soit d’assurer une irrigation de toutes les parcelles d’une collectivité paysanne est de suivre et de respecter le mouvement qu’imprime l’eau vers le plus
bas...
Notre Seigneur fera de même, demandant de recevoir le baptême de conversion du Baptiste. A nous aussi, dans cette gigantesque
société mondiale qui se bâtit, que nous bâtissons, n’oublions pas de suivre cette modeste eau, qui échappe toujours pour rejoindre le plus bas, en fidèle servante, ne cessant de louer dans son
abaissement même...
PRIER AU CŒUR DU MONDE donne chair aux intentions de prière que le Pape nous confie, et nous aide à prier.
Photo :
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