C'est l'amour qui nous construit
En regardant mon fils jouer dans la cour, l’histoire de mon enfance me revient à l’esprit. Suite à la guerre et au changement de régime politique, mon père, officier de l’ancien gouvernement, a été emprisonné dans la forêt, dans ce qu’on appelle un « camp de rééducation » un mois après ma naissance. Ma mère s’est retiré alors dans sa famille. J’ai ainsi grandi avec ma famille maternelle. Malgré l’amour de ma mère, de ma grande mère maternelle, de mes tantes, de mes deux oncles, il me manquait toujours la présence d’une personne à qui je puisse dire « papa ». Tous les mois, ma mère faisait un long trajet pour visiter mon père dans le camp. Et j’attendais son retour, parce que chaque fois qu’elle me ramenait des cadeaux en bois que mon père avait fabriqués pour moi. Les jours où ma mère était absente, je dormais dans le même lit avec une de mes tantes que j’aimais énormément. Quand j’ai eu 6 ans, je lui ai demandé si je pouvais l’appeler papa. Ce mot « papa » était si précieux pour moi...
Je me rappelle qu’elle m’a souvent répété qu’elle est une femme, et qu’elle ne peut pas devenir mon « papa ». Elle avait bien raison, ma tante bien aimée. Mais le désir de donner ce nom à quelqu’un était si fort en moi...
A l’âge de 10 ans, un matin, après l’école, je suis rentré à la maison, j’ai vu ma mère heureuse, un homme était à ses côtés. Je pensais qu' elle était toujours là pour moi, fidèle, adorable ! Le ciel tombait sur ma tête ce jour là ! Tout était devenu noir à mes yeux. Qui est cet homme ? Mais, tout de suite, les deux se sont levés pour m’accueillir. Ma mère m’a présenté à cet homme en lui disant : « voici Paul, ton fils », et elle me dit « Paul, voici ton père ». Mon père ? Le papa que j’attendais depuis très longtemps. Incroyable ! Un homme maigre, bien bronzé dont le visage aux traits durs, me regardait, il s’est avancé vers moi. Il voulait me serrer dans ses bras mais je restais immobile. Cette première rencontre avec mon père était une grande surprise pour moi. Les jours suivants, j'ai eu tort de penser que ma mère ne m’aimait plus comme avant. Pendant des années, j’ai vécu avec l’image d’un père à travers ses cadeaux et avec l’amour authentique de ma tante. Je n’acceptais pas facilement la présence physique de mon père dans mon quotidien. L'autorité de ce père me dérangeait même si son encadrement était important et bien nécessaire à mon éducation. Mes perturbations psychologiques firent bien souffrir mes parents pendant les années de ma puberté.
J’étais insolent voire violent envers mes parents …. Il a fallu des années, un amour immense et une grande patience de la part de mes parents, notamment ceux de mon père pour que je puisse traverser mes crises adolescentes.
Maintenant, mon fils ainé est déjà au collège (en 4ième) et le petit dernier, lui, est au Cours Préparatoire. Heureusement, « les crises, et la tempête » ne frappent pas trop « notre barque familiale ». Tous les soirs, avec ma femme, tous les deux, nous nous rendons grâce à Dieu de pouvoir former une famille PME ((père-mère-enfants). Que l'Esprit Saint soit toujours le feu d'amour dans notre foyer !
Aujourd’hui, en lisant l’intention de prière du pape pour le mois de mai, mois de Marie :
« Pour que soient promues dans la société des initiatives qui défendent et renforcent le rôle de la famille », je voudrais partager avec vous cette petite prière toute simple :
Jésus, tu es Dieu qui s’est fait homme.
Pendant ta vie terrestre,
Tu as vécu avec un père et une mère.
Que chaque être puisse se construire grâce à
L’amour maternel et à l’amour paternel !
Que nous cherchions à promouvoir
l’existence de la famille PME
((père-mère-enfants) !
Qu’elle ait toujours une place et un rôle importants
Dans la formation et l’éducation de tes enfants !
Amen.
Jardinier de Dieu
PRIER AU CŒUR DU MONDE donne chair aux intentions de prière que le Pape nous confie, et nous aide à prier.
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