Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lc 2, 16-21 01 janvier 2015, Nouvel An : Fête de Ste Marie, mère de Dieu

Publié par père Jean-Luc Fabre sur 29 Décembre 2014, 08:50am

Catégories : #Ste Marie

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (2, 16-21).

En ce temps-là,
les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem,
et ils découvrirent Marie et Joseph,
avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire.
Après avoir vu,
ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé
au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient
de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ;
ils glorifiaient et louaient Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu,
selon ce qui leur avait été annoncé.

Quand fut arrivé le huitième jour,
celui de la circoncision,
l’enfant reçut le nom de Jésus,
le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Vierge marie et enfant Jésus
Nous voici à l’aube d’une nouvelle année, dans la douce lumière de Noël, ainsi que dans la torpeur de notre société qui lâche, pour quelques jours, la presse quotidienne. En ces jours, en ce premier jour de l’année, notre Eglise nous invite à fêter d’une manière toute particulière Marie, Mère de Dieu.

Nous pouvons nous poser légitimement cette question : « Comment Marie peut-elle nous aider à vivre, à bien vivre au cours de cette année ? ». Certes, elle ne nous évitera pas les aléas heureux ou malheureux du devenir. Si nous lui demandons de prier pour nous « aujourd’hui et à l’heure de notre mort » ce n’est pas pour éviter les épreuves mais pour pouvoir les bien vivre...

Alors, nous sommes conduits à rechercher l’attitude qui caractérise la manière d’être de la vierge Marie, cette manière qui fait d’elle la Mère de Dieu, afin de nous en inspirer  pour notre propre manière de vivre...
Un mot, un verbe, je pense, caractérise tout du long la vie de Marie, sa manière d’exister, lui permet de faire face à tout, ce mot, ce verbe, c’est « accueillir », « accueillir dans le quotidien ». Marie accueille ce qui lui arrive « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole »... Elle accueille l’enfant, ce que la venue de cet enfant produit comme tremblement en sa vie de femme, d’épouse, de croyante... Elle accueille les bergers et leurs réactions, elle reçoit en elle. Lorsqu’elle agit ; le plus souvent, elle obéit aussi au programme commun de toute vie. Elle fera ainsi ce que demande la religion ou la tradition : visite à Elizabeth, déplacement pour le recensement, circoncision de l’enfant, puis présentation de l’enfant au Temple,  les montées à Jérusalem... De cette obéissance surgira la nouveauté, celle de la louange avec Elizabeth enceinte, visitée par sa jeune cousine comme il convient, celle de Syméon qui pourra témoigner de la révélation... Nous pourrions poursuivre tout au long de la vie de Marie.

Marie en accueillant, en faisant ce qui est prescrit donne à Jésus, à Dieu de pouvoir se révéler, se manifester, elle nourrit ainsi cette vie divine, lui donne les ressources, les sucs, les énergies, les possibilités de se manifester, d’être. Elle devient ainsi proprement Mère de Dieu dans l’accueil et l’obéissance...

Ceci dessine pour chacun de nous une double manière de recevoir notre vie :
Chercher à vivre le quotidien selon ce que nous devons, ainsi si nous sommes religieux recevons le quotidien à la manière dont nous le demandent nos règles, nos constitutions... Sachons, qu’à travers cette obéissance nous donnons ainsi à Dieu la possibilité d’agir, de tisser plus large, bien au-delà de ce que nous pourrions imaginer. Comme Marie allant au Temple permet à Syméon de témoigner du surgissement de Dieu en l’histoire humaine... N’oublions jamais que c’est l’obéissance qui permet à la nouveauté véritable de surgir.

Sachons aussi accueillir alors ce qui survient, laissons-lui produire son fruit, ne nous hâtons pas à vouloir le qualifier trop vite, à en tirer trop vite les conclusions... Marie a laissé demeurer beaucoup de choses en son cœur pour les méditer... Elle a ainsi su agir aux moments opportuns, en lançant Jésus dans sa Mission « Vous ferez tout ce qu’il vous dira », en sachant être auprès des apôtres lorsque ceux-ci après la Mort et la Résurrection du Seigneur avaient à inventer l’Eglise, dans la lumière de la parole de son Fils « Femme voici ton fils». Elle exprimait l’essentiel en se tenant là auprès d’eux, en prière.

Notre vie nous avons à la recevoir, à l’accueillir ainsi, à laisser Dieu s’y exprimer, sans prendre trop vite d’initiatives, sinon nous risquons de tout brouiller de ce qui se dit.  Marie a vécu ainsi sa vie, elle nous donne comme Mère de Dieu et Mère des hommes à la suite de son Fils de vivre aussi ainsi.

Qu’elle bénisse les jours qui viennent, qu’il soit donné à chacun de nous de savoir accueillir doucement ce qui advient, à faire de notre existence, une réponse au quotidien à la parole de Dieu reçue. C’est cela qui sauve le monde, car c’est cela qui le relie vitalement à son Créateur et Seigneur.
C’est cela dont notre monde a besoin.

Père Jean-Luc Fabre
merci à l'auteur de l'image

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