En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint un traître. Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs retrouvaient la santé. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.
Grand contraste entre une solitude nocturne et une foule agglutinée en plein jour, et au milieu de tout cela des personnes témoins, les disciples et parmi eux les apôtres. L’attraction forte sera, par eux, régulée sinon elle aurait tourné court dans un embrasement sans suite. A vrai dire, là, nous voyons une vie qui se répand, et qui transmet l’intelligence de son mouvement… pour pouvoir aller plus loin encore, jusqu’aux extrémités de la terre, jusqu’aux extrémités de l’histoire.
Cette régulation, elle viendra de la suite vécue par ce groupe des apôtres et des disciples, avec des événements d’ores et déjà annoncés le changement de nom de Simon (confession de Césarée), la trahison de Judas (au moment de la Passion du seigneur)… et nous retrouverons aussi là ce qui dans le secret de la nuit s‘était déjà initié dans la longue prière vécue par Jésus avec Dieu. Il y a l’épaisseur du temps à considérer, pour vivre à la juste distance.
Alors pour nous qui sommes à des millénaires de distance de cet événement initial qui nous rejoint quel enseignement en tirer ?… L’apôtre ne fait pas, il ne transmet pas, il permet que la rencontre se déploie vraiment, que chacun trouve sa juste place. Il conforte la foi déjà donnée dans la rencontre des foules et des individus avec le seigneur ! Il donne d’habiter la juste distance, de permettre que la vie continue à se transmettre… Il confirme c’est tout mais cela est essentiel.
Jean-Luc Fabre compagnon jésuite
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