"Celui qui appartient à la vérité écoute ma voix", dit Jésus devant Pilate. Pas si simple dans la cacophonie d'un procès ; ça n'aide pas à entendre. Pilate se voit celui à qui est livré un possible malfaiteur. Jésus laisse entendre que le premier à qui il a été livré, ce sont les Juifs mêmes, qui utilisent Pilate comme un moyen.

Appartenir à la vérité, cela demande une parole engagée. "Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont dit ?" Pilate se dérobe pour jouer au grand. À quoi je tiens vraiment ? Qu'est-ce qui me fait vivre et cheminer ? Le Christ est roi en demandant d'y répondre ouvertement, librement. Il est roi en me poussant à sortir de mes forces de mort. Dans la confusion du monde, choisir la vie, la vérité. Seigneur, viens à mon aide !

Appartenir à la vérité, c'est faire l'expérience d'une royauté qui n'est pas de ce monde. Une royauté éternelle, alors que nous voyons un Christ condamné, hué, méprisé. Une royauté que nul ne peut détruire, alors que nous voyons un Christ qui se laisse transpercer et tuer comme un malfaiteur.

À la veille d'une nouvelle année liturgique, le Christ roi invite à tout déposer à Dieu, les confusions du monde, celles de l'Eglise, mes confusions, et tout notre Désir, caché ou qui émerge. Le Christ nous donnera de recevoir toute chose avec le regard de la foi, le regard de Dieu, pas celui du monde...

Olivier de Framond, compagnon jésuite