Paul ne cesse d’inventer l’être chrétien, en l’absence de la présence physique du Seigneur. Car il ne cesse d’en éprouver les effets, les saints effets, ceux de la Résurrection du Seigneur, les effets de cette vie de Dieu qui peut maintenant se manifester à chacun pleinement, ces effets qui nous tirent de la mort.
Cette expérience fondamentale est ce qui donne à Paul de tisser ce retournement entre le premier Adam et le dernier, entre le péché et la grâce, entre le seul et la multitude, entre la mort et la vie, la désobéissance et l’obéissance, entre la faute et le don… Il est bon de laisser jouer ces oppositions, ces contrastes et à un moment, soudain, la réalité se manifeste pleinement : « Le don de Dieu et les conséquences du péché d'un seul n'ont pas la même mesure ».
Voilà ce qui donne le poids véritable à tout le raisonnement de Paul, pouvoir se reposer pleinement en cette certitude éprouvée du don infini de Dieu, qui se manifeste justement sous la forme d’un don redonné, d’un pardon.
Le Don de Dieu mais sous ce don, se trouve encore un autre cadeau merveilleux. Le salut nous a aussi été apporté par un homme, cet homme Jésus, bien évidemment le Verbe de Dieu, mais une humanité comme la nôtre a su obéir parfaitement à Dieu, par amour pour nous. C’est de lui dont nous tirons notre justification, notre salut, notre capacité renouvelée d’aimer…
Que ce texte fort, nous aide à entrer dans ce mouvement du Carême qui est aussi un mouvement de découverte du mystère du Christ Jésus.
Ouvrons-nous, nous-mêmes à celui qui se donne, à celui par qui tout peut devenir don…
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
Romains 5, 12-19 Frères, par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché. Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde. Certes, on dit que le péché ne peut être sanctionné quand il n'y a pas de loi ; mais pourtant, depuis Adam jusqu'à Moïse, la mort a régné, même sur ceux qui n'avaient pas péché par désobéissance à la manière d'Adam. Or, Adam préfigurait celui qui devait venir. Mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure. En effet, si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul, combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ. Le don de Dieu et les conséquences du péché d'un seul n'ont pas la même mesure non plus : d'une part, en effet, pour la faute d'un seul, le jugement a conduit à la condamnation ; d'autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification. En effet, si, à cause d'un seul homme, par la faute d'un seul homme, la mort a régné, combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes. Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l'accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie. En effet, de même que tous sont devenus pécheurs parce qu'un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi.
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