Nous avons en principe du temps en ces jours de confinement et je suppose que beaucoup d’entre vous comme moi vous vivez à un rythme ralenti. C’est une occasion rêvée pour entrer en profondeur dans le cheminement de l’Eglise naissante ; en ces jours où notre Eglise doit aussi renaître, retrouver sa pertinence sociale, bref retrouver la sainteté. La sainteté, ne l’oublions pas, c’est cette aptitude à répondre à la situation, selon l’Esprit. Alors prenons le temps de recevoir cette invention de l’Eglise par elle-même en relisant calmement les Actes.
- Me mettre en la présence du Seigneur en lui demandant qu’il m’aide dans la question qui m’habite, qu’il me donne de me situer et pourquoi pas lui demander de m’éclairer comme membre actif de l’Eglise de Dieu, là où je suis dans mon lieu d’appartenance ecclésiale, quel qu’il soit (le lieu), quelle qu’elle soit (l’appartenance). La formulation je peux la faire dans le temps de préparation de mon temps de prière, je peux même l’écrire. Que puis-je demander à mon Seigneur pour être plus vivant...
Actes 2, 12-38 : Ils étaient tous déconcertés ; dans leur désarroi, ils se disaient les uns aux autres : « Qu'est-ce que cela veut dire ? » D'autres disaient en riant : « Ils sont pleins de vin doux ! » Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, prit la parole ; il dit d'une voix forte : « Habitants de la Judée, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, comprenez ce qui se passe aujourd'hui, écoutez bien ce que je vais vous dire. Non, ces gens-là ne sont pas ivres [...]. Mais ce qui arrive, c'est ce que Dieu avait dit par le prophète Joël : Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai mon Esprit sur toute créature : vos fils et vos filles deviendront prophètes, […].
Hommes d'Israël, écoutez ce message. Il s'agit de Jésus le Nazaréen, cet homme dont Dieu avait fait connaître la mission en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez bien. Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu, vous l'avez fait mourir en le faisant clouer à la croix par la main des païens.
Or, Dieu l'a ressuscité en mettant fin aux douleurs de la mort, car il n'était pas possible qu'elle le retienne en son pouvoir. […]. Frères, […] Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. […] Il a reçu de son Père l'Esprit Saint qui était promis, et il l'a répandu sur nous : […] Que tout le peuple d'Israël en ait la certitude : ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ. » Ceux qui l'entendaient furent remués jusqu'au fond d'eux-mêmes ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés… ».
Repasser l’histoire en lisant le passage que nous vous proposons et, dans cette lecture, soyez attentifs à ce qui se passe entre Pierre et ses auditeurs.
- Un dialogue se noue entre lui et les juifs spectateurs de la sortie des premiers chrétiens ; un dialogue qui va faire évoluer les relations entre eux. Voilà les grandes étapes à partir de comment ils s’appellent :
- « Habitants de la Judée, et vous tous qui séjournez à Jérusalem »
- « Hommes d'Israël »
- « Frères ».
Une progression qui amène ces interlocuteurs à prendre la parole à leur tour en disant : « Frères, que devons-nous faire ? ». C’est un profond remaniement des relations. Réalisons-le. Des personnes, se retrouvant d’une manière fortuite, se reconnaissent et se découvrent prêtes à envisager ensemble un avenir commun.
- Après avoir éprouvé ce changement je peux en rechercher la raison ? Pourquoi Pierre les appelle-t-il « Frères » ?
- Pierre ne les appelle-t-il donc pas « Frères » à partir de la force de son expérience de témoin, de pécheur pardonné, il évoque la trahison, leur trahison : « vous l'avez fait mourir en le faisant clouer à la croix par la main des païens ». Mais par derrière il y a aussi la sienne, ils sont donc frères, pécheurs, frères pardonnés, et un avenir s’ouvre à eux. Je prends le temps de sentir la profondeur de cet échange, je me souviens de choses analogues que j’ai pu moi aussi vivre...
- Je prends aussi le temps d’éprouver comment les auditeurs de Pierre sont touchés et répondent transformés. Je note que Pierre les appelle non pas à une action, à un faire mais à un changement d’être, à recevoir le baptême.
A partir de ce temps pris pour recevoir cet échange entre Pierre et ses interlocuteurs, je m’adresse au Seigneur. Je lui parle à partir de ce qui est venu dans ma prière, de ma demande du début, peut-être que j’ai vécu des changements, des transformations dans ma manière de voir de comprendre.
Je termine par une prière et je formule rapidement ce que j'ai vécu dans la prière. Je peux aussi, si je le désire, envoyer un bref compte-rendu au jardinier de Dieu. A la semaine prochaine…
Le jardinier de Dieu