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Et dire qu’il en est encore, de « ces petits qui croient en lui » ! Je pourrais m’y habituer. Mais non. Tout aurait pu s’arrêter après le Golgotha. Et quelques « petits » ont cru en lui, un chouïa, un peu, pas mal, beaucoup, … et encore maintenant. Comme quoi il a quand-même la foi, Dieu ! Dieu, et son Fils, venu parmi nous. Il a cru en ses drôles de disciples, et il en est qui ont su transmettre le feu. Pas le feu de la géhenne. Mais le feu qui active le sel : « chacun sera salé au feu » ! … « Ces petits qui croient en moi », c’est fort. Il faut être « un petit » pour croire en lui, Jésus, Christ, Fils de Dieu. Un « petit », c’est pas un « grand », comme aurait dit Fernand Raynaud ! C’est vrai que plus la Passion approche, plus le combat spirituel monte. A ce combat ne gagnent que les « petits ».
Le Christ a pu se reconnaître dans les enfants. Pas l’enfant-roi, non, mais l’enfant vulnérable, qui ne peut grandir que dans la confiance en des éducateurs-accompagnateurs aînés, pèlerin vers la Vie, dépendant. Il me semble qu’il va se reconnaître en Bartimée bientôt, un mendiant, aveugle, criant, rabroué et criant de plus belle. A la Passion le Fils sera « rabroué » par les siens, mendiant du Père. Pourtant, nous le croyons, il « verra Dieu », le Père le lui donnera. … Le scandale, étymologiquement, est l’obstacle qui fait chuter. Ce qui fait chuter « ces petits qui croient en lui », c’est de jouer au grand. C’est la main hautaine, inhospitalière, qui dit non à l’Homme-Dieu si vulnérable, si aimant, trop pour qui préfère une vie installée. C’est le pied qui marche sur l’Homme-Dieu et frappe ces « petits » qui aimeraient aller à lui. C’est l’œil qui ignore l’Homme-Dieu et méprise ses pauvres. L’arme de « ces petits qui croient en lui » ? Vivre en paix entre eux, pas seuls donc, mais la recherchant, la demandant, ensemble.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ben Sira 5, 1-8 ; Ps 1, 1-2, 3, 4.6 ; Mc 9, 41-50