Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Nous vivons, en ces jours, ce grand basculement d’une certaine présence du Seigneur à un autre temps dans lequel nous entrons, dans lequel nous sommes appelés à être plus présents, plus actifs, marqués par ce qui a été vécu. Ce septième dimanche est là pour nous aider à prendre la mesure de ce basculement entre passé présent et avenir. « Nous croyons que c'était toi Père qui avais envoyé ton Fils ». Cela nous conduit dans la réception pascale de ce passage de la prière sacerdotale à resituer l’action du Seigneur, ce qu’il cherchait au fond, à prendre la mesure de la nouvelle situation, le départ du Seigneur de ce monde, à percevoir l’enjeu qui s’offre à chacun de nous : la fidélité au Nom de Dieu dans la nouveauté.
Le passé « je t'ai glorifié sur la terre en accomplissant l'œuvre que tu m'avais confiée ». Telle était la finalité de l’action de Jésus sur terre, rendre gloire, c’est-à-dire manifester que Dieu le Père est Dieu le Père, manifester qui Il Est, manifester l’identité du Père à travers son action de Fils. Au cours du temps pascal, nous n’avons cessé de prendre la mesure de la présence en filigrane du Père dans ce qui orienté l’action du Fils… Le Fils l’a manifesté dans cette obéissance qui est allée jusqu’au don de sa propre vie. Nous en prenons à la lumière pascale une plus vive conscience.
Le présent « Désormais, je ne suis plus dans le monde ». Le Seigneur a pris dimension humaine, son action est donc, comme la nôtre, marquée de finitude. Elle s’est arrêtée un jour, ses apparitions aussi ont eu une certaine durée. Il quitte le monde, nous ne pourrons plus le rejoindre selon ce à quoi nous étions habitué. C’est l’acceptation de cette rupture qui seule peut nous ouvrir à la nouveauté d’une autre reconnaissance, nous faire entrer dans une nouvelle alliance.
L’avenir « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom » Le monde nous paraît différent à la lumière pascale. Il apparaît comme le lieu potentiel de la révélation du Père par notre action, action de part en part référée à l’action du Fils. Comme le Fils et à sa suite, notre action ne cherche plus qu’à signifier la gloire du Père, en appelant d’autres à la Foi, nous ne vivons nous aussi que de donner passage « dans la fidélité à ton nom ».
A travers cela, grandit cet Amour de Dieu en nous…
Père Jean-Luc Fabre
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