Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lundi Saint et l’onction de Béthanie (Jean 12, Is 42)

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 5 Avril 2020, 19:57pm

Catégories : #2017_framond

L’entrée dans la Semaine Sainte se fait à Béthanie, par une onction de parfum abondant généreux. Ce temps vient accomplir la révélation de Syméon à Marie : les cœurs se révèlent. Le fossé grandit, la rupture va s’accomplir, entre deux esprits. Le Jaloux, inquiet, captateur de la vie, semble le seul acteur et décideur. Il ne voit pas qu’il ne fera que révéler Dieu, un Dieu autre que le sien, Serviteur souffrant d’Isaïe, Fils de l’Homme en ce Verbe fait chair qui traverse les siècles et donne la vie, le Bien-Aimé du Père. Il y a Marthe, il y a Marie, il y a la foule, et il y a Lazare, Jésus et les douze… Et, à part, dans les ténèbres, des grands prêtres inquiets d’eux-mêmes. Et Judas, la faille en moi qui laisse entrer le mensonge et la mort.

L’événement Béthanie me fait penser à ce qui deviendra eucharistie : un repas pascal avant l’heure. Marthe sert, telle une diaconesse, femme de l’ombre sans qui ce repas ne se vivrait pas, pour rassembler une communauté autour de leur Pasteur et agneau, Jésus, le Christ. Marie vient ouvrir les cœurs à Celui qui s’offre, comme un encens d’offertoire qui invite à accueillir et faire mémoire de Celui qui vient nous tourner, avec lui, vers son Père et notre Père. La foule est le fruit du grain qui va tomber en terre, assemblée mue par la foi et le désir de rencontrer la Vie, communauté eucharistique ! Ce repas dit l’assemblée des croyants venus s’exposer à la « faiblesse » de Dieu en son Fils, serviteur, grain bientôt enseveli pour notre Vie. Faiblesse apparente forte d’une infinie tendresse divine. Ce repas invite au silence intérieur.

Le chant du Serviteur évoque Jésus à son baptême : voici mon élu qui a toute ma faveur, sur lui repose mon esprit. Il établira le droit sur la terre. Il l’établira en étant, plus que serviteur, « fils » de Dieu jusqu’au bout. Rendons grâce pour Celui qui reçoit de Dieu d’être fils. « Aimez-vous comme je vous ai aimés », voici la loi nouvelle. Il ne s’accapare jamais Dieu, il le reçoit, il le partage à ses amis.

Olivier de Framond, compagnon jésuite

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